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Quand il me reste un peu plus de temps à partager sur le petit écran, il me reste des séries à regarder. Cependant, je préfère accorder plus de temps aux films, c’est pourquoi certaines séries peuvent dater ou se révèlent assez courtes dans l’ensemble.

Cela ne veut pas dire pour autant que je délaisse des nouveautés, mais il me faut simplement plus de motivation pour m’engager dans un récit, qui pourrait durer plusieurs heures de visionnage.


SHERLOCK (2010)

Je reviendrai un peu plus en détail dessus, mais j’adore des aventures d’Holmes et Watson dans les écrits de Sir Arthur Conan Doyle.

D’abord réticent à l’idée de découvrir la version modernisée du personnage de ses célèbres enquêtes, j’ai très vite été convaincu par le jeu aiguisé de Cumberbatch dans le rôle-titre. Accompagné d’un Watson (Martin Freeman) en contrepoids de son hystérie, l’univers se révèle aussi complet que possible, autant pour les lecteurs que pour des spectateurs qui le découvrent.

Steven Moffat et Mark Gatiss nous offrent ainsi une lecture limpide, sans grand détour, chaque épisode condense des fragments de nouvelles et prend le temps de les recomposent dans un environnement high-tech, qui ne perd rien de son aura londonienne.

Une bulle de plaisir suffit ainsi à rendre crédible l’existence d’un détective, possédé et obsédé par son dernier coup d’archet. Des antagonistes font vivre une rivalité permanente avec les héros, loin d’être intouchables et tous concernés par le sort de réelles menaces. Le suspense est garanti et le spectacle aussi.

Une autre série policière en ensuite attiré mon attention, étant donné que je suis friand de polar. « Harry Bosch » se centre un des personnages des romans de Michael Conelly, où j’en parlerai mieux un peu dans mes recommandations lectures. Je n’ai pas tout fini, mais pour ce que j’en ai vu, j’y ai retrouvé l’atmosphère macabre des enquêtes à l’étude.


BLACK MIRROR (2011)

Nous vivons dans un monde indissociable de la technologie, la même qui peut nous consumer en tant qu’utilisateur, croyant fermement être les maîtres des lieux.

Black Mirror investit ainsi les travers de notre société, d’abord par les réseaux sociaux (The National Anthem), en passant par de nombreuses dérives d’intelligences artificielles, tantôt cauchemardesques (The Entire History Of You, White Christmas), tantôt romantiques (San Junipero, Hang The DJ).

Les personnages naviguent ainsi au gré de leurs désirs, parfois jusqu’en enfer et à un point de rupture radicale. Les écrans sont omniprésents, pour le meilleur et pour le pire. La série en démontre les limites avec une tension cérébrale et une réflexion qui ne tient qu’à notre degré d’acceptation. C’est pourquoi chaque épisode continue de célébrer l’âge sombre de notre époque, pleine de nuances et de faux-semblants. Un régal au visionnage, mais un véritable choc à la sortie.

Une autre série dystopique qui secoue un peu moins, mais qui marche sur la frontière entre la technologie et l’humanité, c’est Westworld. Déjà adaptée sur grand écran par Michael Crichton en 1974, la série se pose avant tout sur le plateau western d’un parc animé par des androïdes, trop proche des humains et dont la conscience va s’éveiller. Ce n’est pas tout à fait comme l’expérience loupé de Jurassic Parc, mais on s’en rapproche étant donné que le cinéaste est avant tout l’écrivain à la source de cet anachronisme.


CHERNOBYL (2019)

Un ne faut pas moins de cinq épisodes d’une heure pour vous convaincre d’une des catastrophes nucléaires les plus importantes du siècle dernier. Symbole de la chute de l’URSS par excellence, Chernobyl est un récit de reconstitution très habile dans sa dramaturgie. Ce que j’avais pu apprendre en amont du visionnage a soudainement trouvé le support visuel dans la mini-série, très chargé en tension.

Il ne travaille pas le flashback chronologiquement, car la cerise sur le gâteau est préservée pour un procès final, qui fait état des lieux d’une nation qui perd le contrôle sur système et sur ses citoyens, même les plus qualifiés. Et quand bien même, il est nécessaire de relativiser l’expérience, essentiellement vue du côté occidental, les prouesses de narrations font de l’intrigue un magnifique portrait des âmes, touchés par la radioactivité, une force invisible qui consume la suprématie soviétique dans un sarcophage, qu’il faudra renouveler dans le temps.

D’autres mini-séries relatant de faits réels peuvent vous intéresser. The Loudest Voice s’attarde sur Fox News et son PDG, Roger Ailes, dont les scandales ont remodelé (en partie) les conditions de travail des femmes dans un milieu toxique et régressif.

D’un autre côté, Unbelievable ne va pas non plus nous mettre en joie, le sujet est aussi sensible que le procès qui s’exerce sur une victime d’agression sexuelle. Mais la manière de l’aborder, sous le couperet de femmes en vengeance, mérite un certain recul et un certain regard sur ce genre de drame triomphant.


BREAKING BAD (2008)

En étudiant la chimie, impossible que l’ambiance du campus ne tourne pas autour de cette série au bout d’un moment, sachant qu’on arrivait à l’apogée de l’œuvre lors de la seconde année d’étude supérieure.

Breaking Bad est un curieux mélange toxique et explosif, celui qu’on redemande, si l’on a été satisfait de la première dose. Telle une addiction qui nous attrape, après avoir été maintes fois négocié sur le marché, les jeux de pouvoir peuvent commencer.

Vince Gilligan, qui a quand même passé pas mal de temps sur X-Files, que j’apprécie également, nous a garanti un suspense à chaud toutes les semaines, où l’épisode suivant se faisait attendre. Bryan Cranston empoigne ainsi un père de famille dans un double jeu dangereux, entre le masque qu’il porte en famille et celui qui marque son territoire dans un milieu très concurrentiel. Il évolue en duo avec un junkie (Aaron Paul) pas aussi manipulable qu’il le croît et c’est dans une rivalité permanente pour celui qui aura le dernier mot que la série s’amuse à créer de la sympathie, malgré la proximité avec une vie de famille rangée…

Mais pour ceux qui ont trop goûté à la drogue, cela peut être fatal, notamment dans Euphoria. La série prend également le temps d’aborder plusieurs facettes de la violence et se concentre en partie sur des victimes en reconstruction.


MINDHUNTER (2017)

Le métier du FBI de savoir poser les bonnes questions, mais il fallait une mèche et une étincelle afin que la mise au point du profilage fasse ses preuves. Ici, Fincher détient les deux et n’hésite pas à user de la cruauté des discours, afin de mieux illustrer ses propos, aussi crus soient-ils.

L’état d’esprit dans les métiers de la criminalité fut très réducteur à une époque où le manichéisme fut enraciné dans la culture populaire. On comparerait presque ces figures à des caricatures mythologiques où il fallait absolument avoir l’opposé naturel du bien, que l’on discernait instinctivement dans les actes de chacun. Or, la vie évolue et cette vision sera progressivement supplantée par une approche moins orthodoxe, mais beaucoup plus psychologique. Holden Ford (Jonathan Groff) témoigne de son engagement afin de relancer la société à prendre du recul sur des situations qui dépassent l’entendement.

Mindhunter est une démonstration de l’écriture de David Fincher en matière de compréhension. Il installe la dimension de l’inconnu à une démarche, basée sur la psychologie et les enjeux humains. Les serial killers sont les supports de prédilection pour un homme qui trouve fascination dans ces personnalités uniques.

Pour vous plonger au cœur d’enquêtes aussi crus, il y a Fargo, prolongement du film de 1996 des frères Coen. La première saison reprend la trame du film, avant que la suite revienne sur des drames isolés, mais non sans conséquences pour l’entourage. Un véritable effet boule de neige s’abat sur eux, ainsi que les criminels.


DARK (2017)

J’ai beau adoré Retour Vers Le Futur, c’est un beau morceau sur les voyages temporels que j’ai pu découvrir totalement par surprise au moment de sa sortie. Dark pose un miroir de la société allemande, facette de troubles encore non digérés.

On ne rechigne donc pas pour découvrir ce que la ville de Winden a à nous proposer. Alors que le sujet initial semble aborder une tragédie sociétale forte et constante dans les petites villes reculées de tout, nous dérivons assez rapidement vers un thème qui englobe cette problématique avec un voyage dans le temps. Rien n’est laissé au hasard et le travail sur la cohérence est remarquable.

Nous suivons donc les aventures de quatre familles, dont le destin est intimement lié. Le puzzle pour élucider le mystère des disparitions tourne autour du jeune Jonas Kahnwald. Il constitue tout le fil rouge qu’on prend soin de dissimuler par des interactions fortes entre les autres personnages.

Une autre proposition, qui n’est pas un voyage dans le temps, mais vers d’autres mondes bien moins familiers. Stargate SG-1 est une série que j’ai souvent regardé en douce le soir, en première, voire deuxième partie de la soirée. Certains épisodes me hantent encore et d’autres m’ont fait voyager dans un univers de science-fiction assez bourrin dans l’ensemble, mais qui m’a longtemps suivi.


LA QUATRIEME DIMENSION (1959)

Elle a beau daté, cette série anthologique continue de e donner des frissons. Je ne l’ai découvert que tardivement, après le film de 1984, où Steven Spielberg, Joe Dante, John Landis et George Miller se sont réunis pour une relecture de certains épisodes.

La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) s’appuie sur un élément de surprise, venant choquer le spectateur, déjà trop occupé à autopsier l’univers fantastique ou de science-fiction qui se dessine devant lui. Le plus connu des récits, The Time Element, joue sur la construction narrative, nous permettant de croire peu à peu en l’existence d’une autre dimension, qui impacterait directement la nôtre et notre temporalité.

Et pour la plupart, c’est un cauchemar qui se poursuit, au détour de traumatismes liés aux guerres que les Américains ont expérimentés. Que ce soit frontal comme Pearl Harbor ou dans l’ombre avec la Guerre Froide. Le noir et blanc ne doivent pas vous effrayer et encore moins enrayer votre expérience de visionnage, sensorielle et très captivant jusqu’à la chute qui fâche.

Si vous cherchez un peu plus de rigolade dans une ambiance un peu plus funky, voire cartoonesque, Sam Raimi nous offre Ash vs Evil Dead, toujours avec un Bruce Campbell survitaminé à la mise à mort jubilatoire. C’est graphiquement plus sanglant, alors soyez avertis !


FRIENDS (1994)

La sitcom par excellence, Friends s’inscrit dans une étude humoristique de la vie New-Yorkaise. Entre amis et couples qui se font et se défont.

On a beau connaître tous les épisodes par cœur, certaines situations sont assez communes pour qu’on y prête un peu d’attention. Ces amis évoluent dans la vie, en trébuchant constamment sur les revers de leur carrière professionnelle ou de leur vie sentimentale.

Le tout est aussi instable que le boulot de comédien de Joey, aussi juvénile que les blagues foireuses (et pourtant délicieuses) de Chandler, aussi maladroit et graisseux que la coupe de cheveux de Ross, aussi hystérique et fantaisiste que le quotidien de Phoebe, aussi maniaque que Monica pour le ménage et aussi peureuse et spontanée que les émotions de Rachel.

La série peut également compter sur des cadors hollywoodiens pour venir faire de petits caméos, le temps de quelques épisodes très animés, où les personnages mettent en lumière des clichés et des morales qui ne réinventent rien. Ce n’est qu’un miroir vaniteux d’une vie qui est croquée à pleines dents et sans modération.

Une autre sitcom que j’apprécie nous emmène tutoyer le quotidien d’internes dans l’hôpital du Sacré-Cœur. Scrubs est une machine calibrée pour une sitcom très rythmée et qui gère ses transitions encore plus vite que dans Malcolm. Il emprunte évidemment des styles de vie à Friends comme la colocation et remplace le Central Perk par un lieu de travail pas si stérilisé que ça, afin que la mauvaise humeur d’un certain docteur Cox vienne égayer notre visionnage.

Et comme j’adore en parler, The End Of The Fucking World n’est pas une sitcom, mais une courte série sur une romance improbable entre un jeune adolescent aux pulsions meurtrières, qui n’a rien trouvé de mieux que de sortir avec une fille aussi ténébreuse que lui pour lui porter le coup fatal. Mais la suite n’est pas forcément ce que l’on croît et le road-trip qui en découle définit bien ce titre cynique et qui hurle l’état de transition vertigineux de l’adolescence.


KINGDOM (2019)

Si certains préfèrent Game of Thrones, de mon côté, c’est Kingdom qui règne sur les adaptations médiévales. Il en fallait peu pour attiser ma curiosité et le fait d’avoir placé des zombies/infectés (à vous de choisir) dans ce genre de contexte a bien aidé. La claque visuelle est promise, mais ce sera le scénario qui se montrera plus séduisant et décisif.

À l’heure où les manières royales dominent un peuple affamé, il faudra y voir une métaphore, subtile et intelligente, qui offrira à la fois un drame satirique et un très bon divertissement. La trahison et les mensonges alimentent d’entrée le débat et les mystères qu’entoure une maladie inconnue. L’agonie est dans tous les rangs, de la noblesse au paysan et ce sera l’interaction entre ces deux univers qui vont susciter tout notre intérêt. Mais l’émissaire de la paix viendra tout de même du Prince Chang, sujet à controverse, mais qui est nuancé par le grand cœur qu’il possède.

Digne héritier d’un trône suspect, il s’efforce de répandre conseils et sagesse autour de lui, accompagné de son fidèle serviteur et protecteur Moo-Young. Cependant, partout où ils passent, l’angoisse leur servira l’adrénaline, tout comme pour le spectateur qui ne cessera d’être surpris par autant d’audace et de créativité.

Dans ce même genre d’univers décalé, on peut se projeter aux alentours de Rome, à une époque où l’esclavage touchait de nombreux foyers et cultures qui n’avaient pas le sens des affaires. Spartacus démontre un instinct guerrier en tout temps, avec une charte graphique propre à lui. L’odyssée du héros se libérant de ses chaînes est passée par Kubrick, mais pour le seul plaisir de voir l’humanité sombrer dans l’excès et la violence, c’est par ici.


SENSE8 (2015)

Il est rare d’obtenir une aventure si envoûtante, où les décors et les personnages se multiplient pour interagir de façon indirecte. Et pourtant, la formule réussit aux sœurs Wachowski. Elles renouent avec le succès sur petit écran, bien que la scène qu’elles développe nous emmène au-delà des frontières que nous connaissons.

La matière grise fait l’objet d’une science-fiction poussive, mais elle se révèle surprenante dans sa mise en perspective.

Ce n’est pas le principe, mais le procédé de communication qui nous séduit. Il en résulte une aventure captivante, où huit anonymes, éparpillés dans le monde, sont destinés à partager tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils convoitent entre eux.

On n’hésite pas à tirer sur l’humour et certains personnages s’y prêtent à merveille. Il en va de même pour le respect des cultures de chaque protagoniste, que ce soit dans le langage, le comportement ou la mentalité. On s’amuse à suivre leur développement avec attention, tout en résolvant un puzzle aux enjeux mystérieux. Mais globalement, nous suivons un groupe plutôt combattif, mais avant tout victime de leur état initial.

Côté action, on peut se tourner vers The Boys. À l’heure où la surconsommation et les prestiges des superpuissances économiques dominent tout, en matière d’influence, il existe une part d’ombre qui rime avec individualité. Les super-héros sont des hommes. Ils ont beau être « super », ils ne restent pas moins humains dans l’âme, avec les défauts et leurs nuances.

Et si l’on apprécie les comics ou le film adapté, la série Watchmen propose une belle expansion de l’univers. On se rapproche cependant plus du support papier que cinématographique, mais la surprise est réelle, sans prétention de changer la donne. Juste une belle initiative qui a le mérite de redorer l’image des héros et de la justice.


Je reste évidemment ouvert à toutes suggestions, car c’est surtout par là que j’ai pu en parler avec passion un peu plus haut.

Mais si ce sont les films qui vous intéressent davantage, n’hésitez pas à consulter mon top.

Pour ceux qui apprécient libérer leur imaginaire, transportable en poche ou en grand format, vous trouverez mes conseils romans par ici.

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