Au cœur de l’océan Pacifique, le sous-marin d’une équipe de chercheurs a été attaqué par une créature gigantesque qu’on croyait disparue : le Megalodon, un requin préhistorique de 23 mètres de long. Le sauveteur-plongeur Jonas Taylor doit risquer sa vie pour sauver les hommes et les femmes prisonniers de l’embarcation… et affronter le prédateur le plus terrible de tous les temps.


L’aquarium stérile

Note : 2 sur 5.

Exit « Ninja Kids » et « Rasta Rocket », le ton du divertissement prend un virage pour la facilité et cela cause énormément de tort dans la construction de nombreuses œuvres dont celle-ci. Jon Turteltaub, pourtant scénariste d’un Benjamin Gates intéressant, ne surfe pas sur la bonne vague et il nous commande un film plat, dont l’engrenage ne repose que sur des attaques successives, sans tension et sans prise de risques. Ce n’est pas faute d’avoir essayé quelque chose, proposant autre chose qu’un divertissement type série B dans les salles obscures, or n’était-ce pas ce que le public convoitait justement ?

Jason Statham est une figure des cascades de prestige, mais ici, cela s’apparente davantage à une colonie de vacances lorsque l’on constate à quel point ses compétences sont bridés pour les caprices d’un script très confus. À force d’alterner entre le drame familial et le genre catastrophe, le personnage Jonas Taylor, sauveteur en eaux profondes, n’hérite pas le meilleur développement qui lui est dû. Il s’agit d’un héros rongé de remords, mais qui dans le fond est intrépide et insensible aux provocations de la machine à tuer. Sa construction narrative se perd ensuite dans des situations tantôt burlesques et tantôt épiques. Autant dire que c’est tout ce que l’on retiendra de son passage. Affronter un requin n’a rien de simple une fois le résultat sur l’écran. Cette créature est une malédiction pour les industries qui tentent d’exploiter un filon viable. « The Shallows » semble être le dernier en date à avoir passé l’épreuve à travers les mailles des filets de critiques attentives.

Le premier degré du récit fausse complètement la lecture d’un film qui peine à s’exprimer. La tension, peu palpable, n’est qu’une maigre consolation face à un scénario des plus linéaires. Pourtant, la coproduction avec la Chine inaugurait un bon renouvellement des blockbusters estivaux. On se précipite trop rapidement dans les mâchoires du carcharodon, jusqu’à en oublier la cohérence de certaines transitions. On préfère faire trempette au lieu de réellement se frotter à l’eau salée. Toujours dans la retenue, l’intrigue présente tout de même une bonne ambiance familiale, de quoi regrouper du monde autour de l’œuvre. Mais le plaisir, tout comme l’humour, coule à pic. Les seconds rôles sont négligés à tort, le spectaculaire est vulgarisé et la créature mythologique manque d’agressivité. Trop propre pour un film pseudo-horrifique et trop limpide pour sa fibre écologique, le mariage de genre se détourne souvent de l’essentiel, comme si le film succédait plusieurs sketchs pour des publics différents. Un gros travail sur l’esprit de corps est à prévoir dans les futures collaborations de ce gabarit.

Finalement, « En Eaux Troubles » (The Meg) se trouve être une surenchère peu aguichante, si l’on considère l’ensemble du programme qui nous est donné de suivre. On suggère de nous impliquer dans une traque en abandonnant notre esprit ludique, or si ce n’est pas pour en rire, il est inutile d’adopter une démarche aussi peu convaincante. On joue constamment avec cette limite qui résume le film en une attraction dont on aura vite fait le tour et dont on aura vite oublié l’expérience peu marquante, car trop classique. Armé pour la défense et non pour l’attaque, les choix du metteur en scène butent sur la fluidité de son montage avant de proposer un contenu moralement viable. Une déception dans son ensemble, on espère au moins que la contrepartie du visuel justifiera la venue en salle.


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