Simon : Je veux être une fille, maman.

Alma, pétrifiée, ne sait comment réagir, son fils de huit ans veut dorénavant s’habiller en fée pour aller à l’école. Elle demande de l’aide à sa voisine, c’est finalement tout l’immeuble qui va débattre sur son droit au genre.

Portrait et Identité

Note : 3.5 sur 5.

L’absurde est un outil indispensable dans une comédie légère mais également satirique comme celle-ci. Fabien Ara l’a saisi et il l’emploie avec un ton suffisamment solennel afin de mettre en évidence les maux d’un débat, loin d’être stérile pour autant. Simon (Ange-Nicolas Castellotti) est un enfant, rien n’est définitif dans son parcours, mais ce qui préoccupent sa mère et son entourage adulte, c’est son bien-être. Pourtant, il expose très clairement ses motivations, dont les motivations restent obscures, mais avec une sensibilité que l’on remet sans cesse en cause, simplement, car la distinction entre genre et sexe est rationalisée.

La souplesse et l’écoute font partie des piliers de l’éducation et la mère Alma (Capucine Lespinas) passe à côté de ses responsabilités. De plus, elle est secondée par un voisinage, l’avis extérieur, qui développe des solutions loin de la neutralité. Ainsi, le portrait de chacun empoisonne les dialogues avec des raisons toutes aussi absurdes que réellement pensées et adoptées de nos jours. Ara renverse alors l’aspect pédagogique de la chose en l’appliquant à ceux qui sont aveuglés par un idéal. Les seules nuances palpables seront amenées par le spectateur, qui se doit être plus malin que le scénario, plus optimiste et à l’écoute des ondes négatives. Avoir confronté de telles personnalités a permis de révéler quelques non-dits, à nous d’appliquer la recette afin d’élaborer un remède fait de patience et de confiance, dans un monde progressiste.

Cependant, ce qui est peu travaillé dans « Féeroce », c’est l’enfant lui-même hors sujet, dans le sens où il ne participe pas au débat familial et populaire. Il n’y a pas de sentiment de soutien. Il reste isolé dans un cadre, sans accompagnement, que l’on découvre avec subtilité en toute fin de récit. Il fallait conclure sur une telle note, aux dépens de ces accusations et ces contraintes sociales que l’on retrouve dans tout établissement scolaire ou professionnel. Il n’y a que des Hommes en quête d’identité, comme ces parents, marchants dans les pas de leurs aînés, mais jamais dans ceux de leur héritage.

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