Manuel de survie à l’apocalypse zombie


Trois scouts, à la veille de leur dernier camp, découvrent le vrai sens de l’amitié lorsqu’ils tentent de sauver leur ville d’une invasion de zombies.


Les Trois Mou’Scout’aires

Note : 3 sur 5.

Les zombies sont le reflet d’une société dont les défauts et les vices épousent la bestialité des hommes. Romero nous a bien initié dans l’approche métaphorique, Danny Boyle l’a transposé au goût du jour et Edgar Wright l’a rendu aussi délicieuse qu’une glace Cornetto. Puis « Bienvenue à Zombieland » est passé par là, développant une comédie familiale à l’Américaine. Le résultat est discutable, mais le succès est bien là. Christopher Landon opte donc pour explorer le revers de cette voie, avec une touche très adolescente. Issu des suites de « Paranormal Activity », il s’amuse à désamorcer l’icône de l’horreur. Ici, c’est tombé sur les morceaux de cadavres ambulants. Il nous sert alors une comédie qui s’apparente plus à une vidéo de propagande qu’à un film solide et intuitif.

Le scoutisme est peu présent jusqu’au climax, bien trop épileptique pour en apprécier les formes. Outre cette maladresse, d’autres ne tardent pas à apparaître, comme dans le mal-être d’adolescents en chaleur et en manque de repères. Mais eu lieu d’évoquer l’émancipation à proprement parler, l’intrigue nous oriente vers des blagues de mauvais goût, mais qui restent dans le thème juvénile qui a été annoncé. Entre désir de rendre hommage à des œuvres passé et de divertir sans complexe, on y trouve un certain équilibre dans le rythme. On ne réveille pas le scout qui dort, c’est bien un proverbe approprié pour ce délire qui saura trouver un public attentif et qui retrouvera ses codes premiers de l’horreur, à savoir que l’alcool et le sexe sont les premiers prédateurs. Il faut donc reconnaître un certain zèle avant de contempler les défauts qui s’apparentent plus à une maladresse qu’à une mauvaise volonté.

C’est bien un trio comique de scouts qui nous maintiendra en vie jusqu’à la fin du visionnage. Ben (Tye Sheridan), Carter (Logan Miller) et Augie (Joey Morgan), c’est l’esprit de groupe avant tout, avec du savoir-faire pas comme les autres, qui se perdent dans le côté immatériel de la vie. Mais c’est au tour des deux premiers cités de passer du côté obscur et de laisser leur instinct parler, valorisant ainsi les valeurs individuelles, ce qui va à l’encontre du scoutisme. Ce sera nettement corrigé sur le dénouement, avec une certaine satisfaction, car le sens du timing est de bonne qualité, pour les gags les plus simples et les plus trashs. L’arrivée de Denise (Sarah Dumont) a de quoi rendre les situations encore plus épiques, sachant son côté bimbo assumée. Il existe toute une symbolique derrière ce personnage salvateur et à l’instinct maternel douteux. Pourtant, on ne se lasse pas de la voir s’épanouir au milieu des mômes trop rigoureux et pragmatiques pour leur âge.

Tout cela pour dire que « Manuel de Survie à l’Apocalypse Zombie » est un produit gras et fun à l’état pur, qui n’hésite pas à descendre ses stéréotypes de l’adolescence déconnectée de la réalité. Mais il s’agit également d’une introduction à une leçon de cinéma pour les non-initiés, qui préféreront découvrir le délire entre amis, avec les paroles de Britney Spears afin d’éclairer quelques subtilités qu’on se serait bien garder d’expliquer. Une chorale soignée, en somme, et un bon sens du second-degré à découvrir.


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1 commentaire

  1. Ça ressemble à une curiosité assez farfelue. Le titre évoque le bouquin délirant de Max Brook. Je tenterai à l’occasion de m’aventurer dans cette apocalypse.

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