Police Story


L’inspecteur Chan se voit confier la protection d’une femme, petite amie d’un parrain de la mafia que Chan essaye de mettre sous les verrous depuis plusieurs mois. En moins de 48h, il va devoir faire face à cette mission, à sa fiancée qui le croit infidèle et à la horde de mafieux qui veut le mettre hors-circuit.


La Fleur de Lotus

Note : 3.5 sur 5.

Après « La Danse du Lion », « Dragon Lord » et « Le Marin des mers de Chine », Jackie Chan poursuit sa carrière à double casquette, à savoir acteur-réalisateur. Redoutable dans la mise en scène d’action et dans l’exécution des cascades en elles-mêmes, il continue de nous surprendre avec tant d’audace et de caractère. Une enquête policière peut mener à bien des aspects dramatiques, notamment dans la vie de policiers qui vivent dans le danger, car il n’est pas impossible de se retrouver nez à nez avec la vermine criminelle, sans pitié. C’est de là que l’on suggère un polar plus sombre que son registre comique, qui ne manquera pas le rendez-vous dans les diverses interactions entre l’acteur star et l’environnement qu’il s’est créé.

L’inspecteur Chan, ne cache rien et ne fait qu’un avec l’acteur. La générosité et sa rigueur sont nobles et méritent le détour, rien que pour une ouverture magistrale dans un bidonville, où la pègre sévie. On nous installe rapidement dans un climat où la mafia possède un certain monopole sur le marché noir et les corruptions. Les hommes de loi auront beau intervenir, il y aura toujours un conflit entre l’harmonie et la liberté. On pourra d’ailleurs rattacher le schéma de fond à « l’Inspecteur Harry », qui a également été confronté à la justice, notion généralisée et qui laissera passer quelques rongeurs dans les mailles du filet. Pour ce faire, il garde le peu de noirceur pour une réflexion posée en fin de récit, car tout le reste se veut plus léger à digérer. Le choix d’un film grand public est aussi judicieux, car c’est avant tout pour profiter des courses-poursuites et des échanges aux arts martiaux que nous nous engageons.

De l’humour, cela n’en manque pas et c’est envers le faire-valoir féminin que l’on en retrouve en abondance. On retrouvera notamment Selina Fong (Brigitte Lin Ching-hsia) dont Chan doit assurer la protection. Les quiproquos vont alors s’enchaîner et nous amener à des petites bagarres, chorégraphiées avec le burlesque souhaité. De même, les malentendus avec sa compagne May (Maggie Cheung) viendront alimenter cet esprit de négligence chez le policier. Il est débordé et ne sait pas où donner ses priorités pour mener à biens ses missions, car aucune, pour lui, n’est à placer au second plan, contrairement au rôle de May. Contrairement à Selina qui occupe le rang de demoiselles en détresse, May campe dans un rôle de soutien moral. Il n’y aura ni baiser, ni rapprochement informel entre cette dernière et l’inspecteur. Il existe ainsi un fossé entre le privé et le professionnel, qui n’est pas toujours traité avec un pied d’égalité.

« Police Story » est donc une relecture de ce qui s’est fait de mieux dans les studios hollywoodiens des années 70. Grâce à la montée en puissance de Chan et ses performances en cascade, il maintient et prétend toujours au titre de roi du spectacle. Il base dorénavant son marché sur cette attente qui ravira un public ouvert et simple d’esprit. Pour les plus ardus, ils trouveront tout de même satisfaction dans les échos que l’on émet entre l’amorce et le dénouement de l’intrigue, là où la destruction viendra troubler la sérénité des pauvres, les plus aisés auront de quoi être soucieux de leur condition, à l’image d’un centre commercial dévasé, pour le bonheur de l’action et d’une belle revanche.


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