
Le 3 juin 2017, Reality Winner, vingt-cinq ans, est interrogée par deux agents du FBI à son domicile. Cette conversation d’apparence banale parfois surréaliste, dont chaque dialogue est tiré de l’authentique transcription de l’interrogatoire, brosse le portrait complexe d’une milléniale américaine, vétérane de l’US Air Force, professeure de yoga, qui aime les animaux, les voyages et partager des photos sur les réseaux sociaux. Pourquoi le FBI s’intéresse-t-il à elle ? Qui est vraiment Reality ?
Sweet Home America

“Qu’y a-t-il de plus désarmant que de ne plus se sentir chez soi ? Reality ne se contente pas simplement de répondre à cette interrogation, mais transcende les faits d’une perquisition qui tourne en rond. Sur l’appui d’un authentique script, ce huis clos installe délicatement un sentiment d’insécurité et d’angoisse chez une femme qui n’a peut-être plus grand-chose à perdre.”
“Avec un nom aussi insolite que paradoxal, Reality Winner doit répondre de ses actes. Le débarquement impromptu du FBI à la porte de son domicile n’est sans doute pas un hasard, mais l’ignorance et la naïveté de la jeune femme de 25 ans l’ont conduit dans une impasse dans laquelle il sera difficile de ressortir. A peine garée devant sa modeste location, deux agents l’interpellent, laissant ainsi ses courses se réchauffer dans son coffre. L’atmosphère n’est soudainement plus la même en quelques minutes et ce premier contact avec ces envoyés du gouvernement ne présage rien de bon quant à la perquisition qui va suivre. Le sentiment de ne plus être chez soi grimpe avec frénésie, au fur et à mesure que la banalité des échanges, comme les divers hobbies de Reality, entre ses séances de CrossFit, ses projets de carrière et les anecdotes sur ses animaux de compagnie. Une discussion de bureau, en somme.”
“Le choix et la conscience ne font désormais plus qu’un et le public est invité à mesurer ses droits fondamentaux. De même, il s’agit de montrer la culture sous-jacente d’une misogynie passive, où les barrières physiques s’accumulent autour de Reality, une lanceuse d’alerte qui ne gagne pas grand-chose dans l’histoire, si ce n’est à devenir un bouc émissaire à envoyer au bûcher. Mais la différence qu’elle a avec Edward Snowden, c’est bien entendu le sens du sacrifice, ce qui la rend encore plus complexe et qui renvoie une image absurde du pouvoir d’État. Ce film contient quelque chose de virale dans son dispositif, à la fois stimulant et inquiétant. À vous de le découvrir !”
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Un des films les plus excitants de cette fin d’été. Tu confirmes (et de belle façon) mon pressentiment. Je vais tenter d’aller y jeter un oeil.
Une très belle expérience que je te souhaite 🙂