
La légendaire règle 34 d’internet stipule que si quelque chose existe, alors il y en a une version porno. Simone est étudiante en droit le jour, engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, et camgirl la nuit, explorant ses fantasmes masochistes.

Le souffle coupé

“Le besoin de provoquer, de fasciner et de se faire mal, voilà où mène inévitablement la Règle 34, qui suggère que la pornographie est à la fois une étude sociale et politique. Júlia Murat vient alors jouer avec ses limites, où le désir de violence entre en résonance avec les pulsions d’une femme prête à perdre le contrôle.”
“Que peut-on bien faire de sa vie et de son corps ? Simone (Sol Miranda) théorise et débat sur un système qui entretient le patriarcat, en rappelant le haut taux de féminicide sur le territoire brésilien. Cela équivaut à sensibiliser sur la nature profonde du personnage à la peau noire et dont le combat et la conscience se jouent face à une webcam. Ce qu’elle fait de son corps, elle le choisit. Ce protagoniste partage donc énormément avec la Belle de Jour, campée par Catherine Deneuve pour Luis Buñuel. Leur exploration du désir est profonde, bien que l’on diverge rapidement avec un accès de violence volontaire. La mutilation fait alors partie d’un programme bien plus vaste qu’une invitation ouverte au masochisme.”
“À travers la douleur de Simone, Júlia Murat établit le portrait de jeunes adultes soumis à leur sexualité. La gestion des émotions, des sentiments et donc de la douleur devient primordiale pour l’héroïne, qui franchit une limite après l’autre, sans que cela ne la tourmente davantage. Pourtant, le frisson existe bel et bien pour le spectateur, qui assiste, impuissant dans son fauteuil, aux violences que Simone emmagasine pour toutes les autres. Ainsi, Règle 34 nous somme de garder notre souffle jusqu’au bout, jusqu’au moment où l’on cherche à atteindre l’auto-asphyxie souhaitée.”
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