2154. Pour devenir un Fils du Chaos, et protéger les siens, Oca, un jeune guerrier, doit réussir trois épreuves, dont la plus difficile consiste à tuer un Hurleur, une créature horrible et dangereuse.

Maître et Apprenti

Note : 2.5 sur 5.

Quand l’exercice de la mise en scène devient l’enjeu majeur du cinéaste français Mathieu Turi, on parlera d’instinct et d’un renforcement mental qui prend lentement forme. Ce premier court-métrage évolue dans cet esprit de détermination, dans l’ombre d’un jeu vidéo, où un groupe d’amis s’applique à exposer les règles d’un jeu post-apocalyptique. L’humanité n’est plus, si ce n’est derrière un masque et à l’autre bout d’un tube qui relie le corps des survivants à ce qui peut encore les préserver de l’extinction. Un maître et son apprenti évoluent dans un environnement hostile, mais surmontable par le biais d’une traque, détournée en une initiation de clan.

C’est en un quart d’heure que ce film convainc dans le point de vue d’une caméra qui suggère souvent la précipitation ou l’hésitation. Cette opposition pousse malgré tout le jeune Oca à réunir les forces nécessaires pour ne jamais abandonner la lutte. Du moins, c’est ce que l’on pourrait supposer, car bien que le concept passionne par le degré de fantaisie qui occupe l’espace et le cadre suintant d’une photographie inégale de plan en plan, le fait de masquer ses personnages, c’est prendre le risque de laisser les comédiens communiquer par une gestuelle, qui retient ses coups. Cette remarque s’applique davantage au fameux Hurleur, dont la menace pèse sur un montage dynamique, des transitions fluides et une bande originale efficace. Malheureusement, c’est sur l’intensité de la rage qu’il dégage qu’on serait dubitatif. En incarnant le résultat de la bêtise humaine, il trouve tout de même sa place dans un récit privilégiant la tension, ainsi que les artifices les plus accessibles.

Le budget limité réduit pourtant le champ de possibilités, mais une fois le lieu du test atteint, Turi laisse pleinement ses désirs s’exprimer, sans que le cadre ne s’affole. Cette maîtrise est à l’image de la sérénité d’Oca, qui gagne peu à peu une confiance en soi, lui permettant ainsi d’accepter la charge que son supérieur lui lègue. Mais le film court trop vite et laisse passer le développement de ce qui constitue la menace des « Sons of Chaos ». L’étiquette d’ouverture reste également trop évasive afin de comprendre la mécanique de cette épreuve, qui se gagne au prix de la sueur, du sang et du sacrifice. Mais l’objectif est ailleurs. Il s’agit d’affiner des compétences, précédemment acquises et c’est bien sur le terrain, face aux obstacles les plus méconnus que l’on finit par enfin prendre son envol. Les défauts y sont mineurs et entretiennent avant tout un espoir que le jeune cinéaste pourra exploiter.

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