
Qui dit trouille, dit citrouille ! C’est l’heure d’Halloween, mais en réalité, c’est surtout l’instant de tout genre de rassemblement.
Entre amis, en solo ou même en famille, il est toujours possible d’y trouver son compte.
SOMMAIRE
Les Classiques
S’il ne devait rester qu’un maître de l’horreur, ce serait John Carpenter. Adepte de la série B par son optimisation du budget réduit, mais surtout dans l’économie de la tension, chose qui n’est pas donnée à toutes les vaines tentatives de surclasser son œuvre emblématique : Halloween (1978).

HALLOWEEN (1978) Très proche de « Psychose » dans l’énergie qu’il dégage, le film de Carpenter emprunte néanmoins une démarche plus conventionnelle, au sens cinématographique du terme. Il cherche avant tout à nous insuffler de la peur et le sentiment d’insécurité que l’on retrouve en la caméra, qui se place essentiellement sur le point de vue de Michael Myers, le croque-mitaine d’Haddonfield. Les personnages que l’on suit en permanence constituent donc des cibles et le récit nous entraîne inévitablement dans un bain de terreur. Ce subtil stratagème, pourtant très simple d’utilisation, nous invite à prendre les distances vis-à-vis du tueur, car bien que ce soit lui qui commette les crimes atroces, nous pourrions presque avoir l’impression de faire partie du spectacle sanglant. Cela fait également écho aux quartiers de banlieue dans l’Illinois, où d’autres États, en insistant en permanence sur le jeu du regard et de la perspective. Les voisins s’épient entre eux, avec une indifférence glaçante. Dans le cas de ce récit, la vision de Michael est plus agressive, car on en vient à isoler et à enfermer les cibles dans un cadre qui ne leur laissera aucun répit. |
TRILOGIE DE L’APOCALYPSE
Ce qui nous intéresse particulièrement ici, c’est bien cette poignée de films, qui resserrent leur étau sur l’humanité, peu à peu absorbée par la névrose ou un autre mal ambiant, qui mène inévitablement vers la folie.

THE THING (1982) Dans ce que j’estime être mon chef-d’œuvre du cinéma de l’horreur, le cinéaste lâche un intrus au milieu de douze hommes en galère, sur une oasis de glacé où chacun devra faire face à son identité. Il ne reste donc plus que des individus, à la solde de leur propre intérêt. La menace doit ainsi être identifiée, mais le réalisateur ne nous laisse pas de temps à nous préparer et nous propulse au plus près des enjeux. L’expérience en vaut la chandelle, car il y aura plus d’un frisson au détour des couloirs glaciaux de cette station perdue, de ce groupe divisé par le doute. La créature ne pouvant se définir par sa forme, ce sera dans le fond qu’il faudra l’appréhender, qu’il faudra l’approcher et qu’il faudra la détruire. The Thing (1982) distille ainsi sans mal l’effroi de la nouvelle de John W. Campbell, “Who goes there ?”, mais si vous préférez mettre cette lecture de côté, foncez vers ce remake. |

PRINCE DES TÉNÈBRES (1987) S’il vous en faut plus, le “Prince des ténèbres” vous attend pour une célébration démoniaque. Cela fait sans doute parti d’une de ses rares réalisations, où le metteur en scène enferme rapidement ses protagonistes dans une enceinte où tout s’entrechoque. La foi et la science sont discutables séparément, mais une fois réunis, la fatalité les rapproche, car les résultats sont les mêmes. D’un côté, le scientifique se doit de prendre du recul sur ses connaissances, tandis que l’homme de foi tente de compenser sa passivité. Tous ces partis demeurent ainsi impuissants face à l’ascension du mal et le retour de Satan sur Terre. La détresse du père Loomis (Donald Pleasence) ne laisse pas de place à l’hésitation chez le spectateur qui cherche à entretenir l’espoir. Cependant, il s’agit d’un risque en essayant d’épouser et d’apprécier les codes auxquels on nous habitue. Carpenter prend ainsi plusieurs détails à revers, tout comme le sens profond d’un monde qui s’effondre, peuplé d’individus qui ne meurent pas vraiment et qui ne vivent pas pour autant. |

L’ANTRE DE LA FOLIE (1994) Pour finir, « L’Antre de la Folie » est prêt à vous accueillir. Lorsque Stephen King et Howard Phillips Lovecraft se croisent dans l’esprit de John Carpenter, c’est simplement de la folie. Ce que le metteur en scène nous offre, c’est surtout de l’horreur sur toutes ses déclinaisons. Le spectateur est client de l’effroi, le voilà servi dans une inspiration à la fois soudaine et démesurée. Le fossé entre la croyance et la réalité, que traite l’œuvre, se dote d’une portée parfois plus sinistre que précédemment. On pénètre dans les boyaux de l’indescriptible, un sujet justement lovecraftien, qui explore la verticalité des atrocités de l’humanité à travers diverses créatures. Ceux-ci sont palpables physiquement, mais sont surtout perceptibles moralement. Les détails viennent appuyer le sentiment d’insécurité pour celles et ceux qui s’abandonnent à l’imaginaire. Et de cette façon, le spectateur est catalysé dans une réflexion abstraite, régie par ses propres frissons et ses propres croyances. |
ALIEN (1979) Ridley Scott au top de son art, ça donne « Alien, le huitième passager ». Un huis-clos horrifique de science-fiction qui n’hésite pas à interrompre les repas pour une partie de chasse inattendue. C’est d’abord avec le décor et design de H.R. Giger que ce film possède une identité singulière. L’atmosphère y est ténébreuse et au milieu, une final girl plus badass que jamais. S’il vous en faut plus, l’Aliens de James Cameron prolongera parfaitement le registre, avec plus de xénomorphes et plus de viandes humaines à servir. |


IT FOLLOWS (2014) Une présence dans le dos vous gêne, c’est donc « It Follows » qu’il vous faut pour conjurer le sort. Un mal invisible, ou presque, se transmet comme une mauvaise maladie sexuelle et une jeune femme en fait les frais. On va souvent courir pour échapper à son destin, mais au bout d’un certain temps, il est préférable d’y faire face. |
HÉRÉDITÉ (2018) / MIDSOMMAR (2019)
Ari Aster est un nouveau venu des plus stimulants dans ce registre et il l’a déjà prouvé avec deux longs-métrages exceptionnels, Hérédité et Midsommar, où une famille se décompose par le deuil et une malédiction dans le premier, et un couple est en pleine rupture sous le soleil brillant et hallucinant de Suède dans le second.




GET OUT (2017) / US (2019)
Dans le même genre, on pourrait ajouter les Get Out et Us de Jordan Peele, qui questionnent la place des afro-américains dans la culture du pays, brisé et souillé par ses principes conservateurs ou des voisins un peu trop ressemblants.
GRAVE (2016) Doit-on croire que l’éducation ne peut supplanter la vraie nature ? C’est une réponse détournée dans un système corporatiste qui nous est donnée, à l’image d’un bétail qui cultive passivement l’individualisme. C’est manger ou être mangé. Renoncer à son individualité crée bien des monstres, mais surtout un rapport de domination que « Grave » aime à échelonner plastiquement. La rivalité de deux sœurs nous ramène à une sororité qui gagne en pertinence au fur et à mesure que la chute de l’une d’elles, ou des deux, semble inévitable. Et c’est à travers la silhouette du corps féminin que l’on se justifie, à raison d’un propos féministe bien placée. Que ce soit au niveau du poids, du maquillage, de la pilosité ou du code vestimentaire, il existe une standardisation qui profite au patriarcat, moteur d’une régression qui s’en mord le doigt. Ce message en filigrane cherche néanmoins à s’émanciper de la morale, qui ne boudera pas son plaisir de créer les conflits dont le spectateur se nourrira allègrement, ou pas. |


THE DESCENT (2005) Amateurs d’escalades, de spéléologie, du jeu de société Sub Terra (une merveille dans une ambiance lumière noire) et de frissons, bien évidemment, ce film est peut-être fait pour vous. Fini les héros débiles et testostéronés, les femmes sont au centre d’une intrigue qui mêle le deuil à la sororité impossible, dès lors qu’elles s’enfoncent toutes dans les cavités de l’enfer. C’est un cauchemar à double tranchant, notamment pour Sarah, qui semble avoir out perdu en entrant dans ces lieux, habités par d’étranges créatures qui ne lui veulent pas du bien. En apparence, le film développe également ce discours de harcèlement et de persécution que l’on subit par autrui ou par ses amis les plus proches. Attention donc où vous mettez les pieds et restez bien silencieux lors du visionnage. |
UNIVERSAL MONSTERS
Et parce qu’on les oublie un peu, les monstres d’Universal font toujours une bonne sélection, si l’on souhaite se replonger dans une rétrospective, tout en noir et blanc, voire en muet.
Dracula, Frankenstein, la Momie, le Loup-garou, l’Homme Invisible, l’Etrange Créature du Lac Noir ou encore le Fantôme de l’Opéra, la galerie des monstres n’attendent que vous pour les (re)découvrir !







Les plus familiaux (une sélection tout public)
Halloween est une fête pour tous, alors pas question de laisser la violence graphique freiner les envies de chacun à profiter de l’événement, entre amis ou en famille.
E.T. L’EXTRA-TERRESTRE (1982) Steven Spielberg innove dans une conduite très personnelle, où il nous replonge non pas dans les années 80, ou pas que. Il nous invite essentiellement à redécouvrir l’enfance. C’est pourquoi il valorise sa lecture du point de vue d’enfants, dont le seul lien qu’ils partagent reste la famille ou bien alors cet individu exceptionnel que l’on affectionne par bien des aspects. On parle bien d’E.T., avec simplicité, à partir d’un regard neuf et décomplexé, car l’enfant ne cherche pas à distinguer le bien du mal comme les adultes. Ces derniers se contentent d’une curiosité, tantôt naïve, tantôt courageuse. C’est à partir de ce constat que l’on progresse peu à peu vers la maturité. Canaliser ses émotions, avoir le recul sur la différence et l’objectivité, voilà ce que traite le phénomène culturel de l’artiste américain. |


LA FAMILLE ADAMS (1991) C’est le contrepied idéal du modèle parfait des familles. Sa diversité et sa différence font la force des personnages, qui une fois unis, trouveront le courage de se faire accepter à leur tour. Entrez donc dans le délire, entrez donc dans « La Famille Adams ». |
Ghostbusters (1984) Ils nous sont resservis à toutes les sauces depuis leur succès en 1985, les « Ghostbusters » (S.O.S. Fantômes) continuent de refaire le plein de bonne humeur dans la chasse aux monstres. Et n’oubliez pas que la prochaine fois qu’on vous demande si vous êtes un dieu, répondez : OUI ! |


FRANKENWEENIE (2012) Si on pense à Tim Burton, la quasi-totalité de sa filmographie possède le charme gothique idéal pour vos soirées. Mais passons les gros classiques pour s’attarder sur un petit film, né du court-métrage éponyme lors de son premier passage chez l’écurie Disney. L’acceptation du deuil, c’est une promesse à moitié résolue, aux côtés du jeune Victor et de son chien Sparky. Ce sera également une bonne occasion de voir un magnifique stop-motion, enveloppé d’un noir et blanc convaincant. S’il vous en faut plus, « Beetlejuice » passe un cran au-dessus, avec un Michael Keaton royal. Et « Les Noces Funèbres » feront ressortir les maux d’un fiancé, qui doit évidemment choisir l’amour comme argument de délivrance. |
LE VOYAGE DE CHIHIRO (2001) Des similitudes avec « Alice au Pays des Merveilles » ou encore « Le Magicien d’Oz », le film tient cependant de l’adaptation du roman Rin et le peintre de cheminée. On y traite l’évolution d’une jeune fille à la recherche d’une voie spirituelle. C’est donc ce à quoi l’héroïne, Chihiro, sera confronté tout au long du périple. On jongle ainsi entre le réel et l’imaginaire. Le monde des esprits représente alors le berceau d’un espace-temps intentionnellement déstructuré et confus dans la compréhension. Ici, Miyazaki ne vise ni plus ni moins qu’à saisir le cœur du spectateur et à le faire parader dans ce flot de fantaisie. Une fois accepté, le tour est joué. Le visuel a de quoi s’imposer, tout comme de nouveau la partition de Joe Hisaishi. Il connote fréquemment l’état d’esprit des protagonistes mis en avant selon les scènes. La tristesse, la nostalgie, le courage et la confiance font partie des sentiments forts se succédant à tour de rôle. « Le Voyage de Chihiro » est le fruit du génie, sincère et riche en morales. Sans pour autant proposer une régression de l’esprit, on garde la vision renversante et intelligente de cultures qui s’entrechoquent. Un chef d’œuvre universel et incontournable pour toutes les générations ! |


DE L’AUTRE CÔTÉ DU CIEL (2022) Un conte se dessine en face de nous, fait de récits rêveurs, au cœur d’une cité embrumée par une épaisse fumée noire, cachant ainsi l’au-delà d’un monde inconnu. Les nombreuses cheminées qui trônent font de cette ville industrialisée très cyberpunk. Pour ce faire, l’appui de l’homme-poubelle est précieuse et catalyse l’épopée d’un enfant très habile et sensible. Il se renouvelle, ou plutôt se recycle, à merveille afin de servir une ascension que l’on attend dans un dénouement poignant et magnifique. L’image capte ainsi ses personnages, prêts à se détacher de leur support 2D, car pour s’élever, il faut savoir épouser d’autres contraintes que le cinéaste japonais comprend, quitte à mettre de côté certains développements politiques d’un monde contrôlé sur la liberté de pensée. Pourtant, Lubicchi ne cesse de regarder vers le haut pour tromper son vertige et pour continuer de fantasmer sur ce qu’il y aurait de « L’autre côté du ciel ». Il s’agit ainsi d’une véritable sucrerie d’Halloween, dont la fable dégage des saveurs émotionnelles fortes et à la portée de tous. |
Les plus métas
SCREAM (1996) Les habitués reviendront forcément revoir le “Scream” de Wes Craven, un bijou slasher, doublé d’un wodunit saisissant. L’œuvre tourne autour des codes de l’horreur, où la final girl évolue, au même titre que l’ensemble des personnages, conscients de ces codes et de faire partie d’un récit illusoire sur leur libre-arbitre. La séquence d’ouverture à elle seule est un mindfuck total, car le bouche-à-oreille fit essentiellement le facteur des performances au box-office pour des films parfois expérimentaux. À sa sortie, seuls ses fans connaissaient Craven (La Dernière maison sur la gauche, La Colline a des yeux, Freddy : Les Griffes de la Nuit) et le fait d’avoir casté la Gertie de E.T. l’Extra-terrestre a permis de déjouer les attentes sur la communication. Non, cette blonde archétypale des séries B (voire Z) horrifiques ne serait pas l’héroïne. Le ghostface nous le fera comprend de la plus belle des manières, en usant de la psychologie pour désarmer sa victime et le spectateur sera le prochain sur sa liste. |


SHAUN OF THE DEAD (2004) Pour un peu plus de fun, invoquez Edgar Wright et il vous livrera l’hémoglobine à domicile. “Shaun of the dead” est une fabuleuse relecture de “La Nuit des Morts-vivants” de George Romero et constitue donc un commentaire glaçant sur les limites du mode de vie occidentale. La surconsommation et le bénéfice au nom du sacré capitalisme sont de mise, mais cette transposition au cœur de la culture anglaise donne lieu à un autre délire jouissif, qu’il convient de ne pas manquer pour rien au monde. Le buddy-movie au sein d’une colocation vire au drame lorsqu’une soudaine épidémie transforme la population en zombies. En y regardant de plus près, ceux qui succombent à cette régression sont ceux qui vivent de la monotonie et d’autres vices, qui font deux des monstres aux yeux de leur entourage. Shaun va ainsi devoir réunir toutes ses forces, afin de préserver une amitié, une relation amoureuse bancale et de sortir une fois pour toutes de sa coquille. |
Les moins connus
ODD THOMAS (2013) Un médium qui voit des morts silencieux, une menace qui plane sur toute sa communauté, c’est Odd Thomas dans un mixeur fantomatique. Adapté d’une série de romans de Dean Kroontz, le film revient sur le premier épisode de sa vie de pourfendeur de démons et de passeur pour les âmes en quête de rédemption. Malheureusement, ce qui aurait dû constituer un début de franchise s’est terminé avec un soupçon de chagrin. Le comédien principal, Anton Yelchin, nous a quitté à l’aube des festivités et c’est bien dommage. Le metteur en scène, Stephen Sommers (La Momie), qui a pas mal tourné avec Brendan Fraser, nous a tout de même laissé de bonnes surprises avec ce petit film, qui a directement été diffusé en VOD. |


THE INNOCENTS (2022) La mise en scène joue sur ces angles morts, dans l’ombre des ténèbres et sous la lumière d’une journée estivale scandinave. Vogt tient son pari sensoriel, peut-être un peu trop juste dans son dernier film. Mais avec « The Innocents » (De uskyldige), il laisse à peine planer le doute sur le malaise et la terreur, qu’il emploie avec autant de force qu’une pichenette. Ce qui compte dans ces jeux d’enfants, c’est cette part de liberté qu’on leur laisse, qu’ils soient aptes ou non à confronter leur conflit par eux-mêmes. Le réalisateur signe ainsi un récit teinté d’une sororité qui gagne à se réconcilier avec ces forces qui les surclassent, leurs pouvoirs bien sûr, mais également tout ce qu’il y a de plus inéluctable, comme des maladies et des peurs, à l’instant où ils commenceront enfin à sortir de ce cercle de violence. |
LA QUATRIEME DIMENSION (1983) John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller à la réalisation de courts-métrages, adapté de la série télévisée de « La Quatrième Dimension » (The Twilight Zone », que demander de plus pour s’y plonger ? Ce projet maudit dans sa production et son tournage ont coûté la vie à un acteur principal et des enfants, mais il faut également prendre ce qu’il y a à prendre dans ces différentes fables sur l’âme humaine. De la discrimination à l’apparition incongrue de créatures, tout droit sorties de la plume de Lovecraft, on se balade gentiment, mais pas trop, dans le dédale imaginaire d’une dimension tantôt merveilleuse, tantôt cataclysmique. Ce bel hommage mérite un coup d’œil. |


THE MORTUARY COLLECTION (2021) Remémorez-vous les « Contes de la Crypte », le « Creepshow » de Romero et songez à y injecter un peu plus de références à l’épouvante vintage (50s à 80s), vous trouverez ainsi plusieurs codes, parsemés en parallèle d’easter eggs bien sucrés. C’est un événement à célébrer et l’auteur-réalisateur Ryan Spindell semble bien vouloir y mettre du sien pour satisfaire les arts mortuaires. Il l’a déjà prouvé à travers des courts-métrages très inventifs et n’hésite pas à encadrer un de ses meilleurs recueils pour cette escapade intemporelle. Si les générations se sont enchaînées et ont imposé une patte plus ou moins convaincante, la démarche que l’on emploie ici cherche davantage à cristalliser ce qui s’est fait de mieux en matière de développement moral. Des personnages sont constamment en lutte avec des péchés que l’on connaît que trop bien, mais qui promettent de renouveler un peu l’intérêt que l’on a pour eux, dans le simple but de se divertir à coup d’une curiosité perfide, d’un égoïsme antiprogressiste, d’une promesse éternelle et d’une final girl revisitée. Il en reste évidemment plein dans les tuyaux, mais cette sélection brasse au moins une bonne partie du public, qui trouvera toujours son compte ! |
PHANTOM OF THE PARADISE (1974) Il y a toujours une comédie musicale à caser quelque part. Si on peut directement penser au « Rocky Horror Picture Show », je préfère toutefois en recommander un qui m’est plus cher dans mon cœur. Toutes traces d’humanité s’effacent dans l’esprit du fantôme qui hante les lieux d’une tragédie, source d’un succès qui en demande plus. Les valeurs du Death Records transcendent l’écran et l’actualité ne cesse de revenir à cette dévitalisation à laquelle on nous invite et à laquelle on nous incite à pactiser avec des forces supérieures, hors de notre portée et hors du temps. « Phantom Of The Paradise » façonne ainsi ses protagonistes dans un environnement contre-culturelle, diluée dans le cinéma Hollywoodien et dans bien d’autres entreprises, qui usent encore aujourd’hui des mêmes rouages. Le public en est abreuvé, mais n’en restera jamais rassasié, car une nouvelle estampille divine l’approchera un peu plus d’un paradis. Il possède malgré tout ses limites, qui reposent dans la crédulité de ceux qui encouragent ce mouvement sans fin. Pourvu que les masques tombent assez rapidement, afin d’éviter la propagation de l’angoisse éternelle des pulsions, même les plus nobles. |

Bonne fête d’Halloween et bons films !
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