Durant la Seconde Guerre mondiale, un capitaine de la marine américaine prend les commandes du Greyhound, un nouveau bateau de guerre. Il doit faire face au feu ennemi et à une possible mutinerie qui couve au sein de son équipage.

En Pleine Trempette

Note : 2.5 sur 5.

Si la Seconde Guerre Mondiale refoule encore bien des souffles épiques au cinéma, elles ne sont pas toujours convaincantes. Pourtant, le premier ingrédient pouvait intriguer et Aaron Schneider s’en sert essentiellement pour manœuvrer dans le spectaculaire, tout en soignant la crédibilité de sa photographie. Malheureusement, il n’est qu’à mi-parcours de son succès et de la mission qu’il décrit avec conviction. Les maladresses sont pourtant trop nombreuses qu’on finit par y voir plus clair dans une structure qui ne mise pas forcément sur l’originalité, mais sur l’écriture d’un héros de guerre mal sous-estimé. A partir de là, plus aucun doute, mais de grandes surprises, si ce n’est dans le feu de l’action et aux côtés d’une vedette à la barre de son propre bâtiment.

L’adaptation signée Tom Hanks ne fait donc pas l’humanité et créer plus de conflits qu’il n’en faut, notamment sur l’existence des protagonistes qui entourent le commandant Ernest Krause, sur le pont de l’USS Greyhound. Mobilisé dans une mission d’escorte armée, cet homme rassemble toute sa logistique pour mener à bien son opération, qui rime avec les valeurs d’un Amérique grandissante et autonome. Sur ce point, l’authenticité des manœuvres maritimes est rigoureuse, mais ne présente plus réellement d’intérêt émotionnelle à force de répéter cette narration qui peine à évoluer. L’écriture des personnages comme de l’intrigue reste superficielle et cloisonne le spectateur dans un décor limité. Au milieu d’une flotte, il n’existe qu’une lumière et qu’une force décisive, certes, mais les faire-valoirs ne se présentent que pour laisser le temps au Greyhound de mettre en place la coordination de l’équipage.

Par ailleurs, pas d’antagoniste sur les radars, juste une entité cruelle que l’on caractérise par des actes presque divins, comme une foudre qui s’abattrait à un endroit stratégique. Des plans larges évoquent justement cet affrontement titanesque et illustre l’Océan Atlantique comme le no man’s land des marins. Sur ces moments, le film ne nous lâche plus et n’espère pas freiner son rythme pour plonger le spectateur dans les enfers des torpilles et autres cicatrices qui résonne comme un écho sur Pearl Harbor. Mais le commandant se révèle pourtant seule pour combattre les préjugés et un ennemi invisible. Il en rejette même le soutien qu’on lui propose, non pas par rancune, mais par nécessité. Il se définit ainsi par sa noblesse et sa foi sans faille, mais qui perturbe son ascension et fil du récit. Bien qu’on propose des situations tendues et difficilement renversantes, on le sent plus fort, car plus humain dans le fond. Mais à l’inverse de son équipage, il s’en sert pour tirer toute sa flotte jusqu’à bon port.

Il est tout de même dommage de concevoir ce « USS Greyhound » avec d’aussi grandes inégalités dans sa réalisation, car ni la prestation alléchante de Hanks, ni les quelques bons passages musclés ne peuvent repêcher tout ce qui aura coulé en court de route. Sans renforcer sa personnalité ou ses enjeux, le film ne fait qu’avancer, à l’image de son navire de tête qui ne modère pas son allure, mais qui reste honnête dans ses bonnes intentions. Hélas, cela ne suffira pas à nous divertir assez longtemps et à rester dans les mémoires.

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