Le sable de la plage Macé s’est refroidi, les parasols et les transats sont rangés, les palmiers respirent mieux, les terrasses se sont vidées, les festivaliers ont déserté la Croisette et la 77e édition du festival de Cannes a baissé le rideau ce samedi 25 mai 2024. Clap de fin après une douzaine de jours à rebondir d’une salle à l’autre. Retour sur les nouveaux lauréats d’une sélection éclectique et engagée.


Des palmes et des cannes

« Puis, juste après une blague assez gênante pour le plaisir de démontrer un mauvais usage de Chat GPT, Laurent Laffitte est venu remettre le prix du meilleur scénario à The Substance de Coralie Fargeat, porté par Demi Moore et Margaret Qualley. C’est le sursaut que l’on attendait avec impatience dans le ventre mou du Festival, et nous avons été gâtés par sa générosité. Le body horror est à l’honneur dans ce portrait acerbe du showbiz, où les femmes cinquantenaires sont éjectées de la scène. Sanglant, absurde et hilarant, ce film ne laisse personne indifférent et prouve que son audace paie malgré des longueurs qui ne l’ont pas empêché d’être auréolé. »

« Dans une ambiance solennelle, le prix spécial du jury a été attribué au film iranien Les Graines du figuier sauvage. Un prix de cœur, afin de ne pas échauffer les esprits autour du drame que vit l’Iran actuellement, ainsi qu’une partie de l’équipe du film qui n’a pas pu suivre le même chemin d’exil que Mohammad Rasoulof. L’écriture est implacable dans ce huis clos familial. Les femmes y haussent le ton, surtout les plus jeunes, les plus enclins au changement et qui portent fièrement l’étendard d’une révolution en marche. Ce film raconte ainsi la position inconfortable d’un gouvernement qui a peur pour sa propre sécurité. De même, le cinéaste ne manque pas de finesse pour rappeler la nécessité d’inverser les rapports de force pour enfin jouir d’une liberté, autrefois régulée, voire prohibée. »

Un tour de force

« Avant de conclure le grand rassemblement cinéphile, il reste un emblème du Nouvel Hollywood auquel il convient de rendre hommage. Père de Star Wars, créateur d’Indiana Jones aux côtés de Steven Spielberg, George Lucas succède à Meryl Streep en recevant une Palme d’or d’honneur des mains de son « antithèse » (selon ses dires) Francis Ford Coppola. »

« À défaut de film programmé en clôture, la Palme d’or a été projetée au terme de la cérémonie. Greta Gerwig et sa séduisante équipe ont choisi de remettre le Graal des cinéastes au film de Sean Baker, Anora.  Plongé dans le monde de la nuit, avec des rencontres hasardeuses ou presque. Versant dans la comédie noire qui rappelle le ton des frères Coen, le film dresse le portrait-robot d’une Amérique corrompue et d’une sexualité parfois trompeuse. »

« C’est avec une immense joie que le Festival s’achève. Non seulement pour la découverte d’étoiles montantes du cinéma, mais aussi pour pouvoir rattraper les heures de sommeil perdues qui se sont accumulées tout au long de la Quinzaine. Nous sommes enfin sortis du vortex cannois que Camille Cottin a si bien décrit en ouverture. À l’année prochaine sur la Croisette pour de nouvelles aventures cinéphiles. »

Retrouvez l’intégralité de l’article sur Le Mag du Ciné.


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