Paris, juin 1940. Le couple de Gaulle est confronté à l’effondrement militaire et politique de la France. Charles de Gaulle rejoint Londres pour tenter de poursuivre la lutte tandis que sa femme, se retrouve avec ses trois enfants sur la route de l’exode. Elle cherche à échapper à l’avancée allemande. Le destin saura les réunir au lendemain du 18 juin 1940.

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Note : 1.5 sur 5.

Qu’avons-nous retenu du symbole de la Résistance Française lors de la drôle de guerre ? À la fois de l’estime et un acharnement aveugle dans l’espoir de retrouver des campagnes pleines de vie. Cependant, Gabriel Le Bomin échoue misérablement dans sa mise en scène qui ne contemple sa figure nationaliste que d’un côté, en plus de se répéter tout au long de son essai. Pourtant, il y a déjà goûté avec “Nos Patriotes” et “Les Fragments d’Antonin” et il n’y avait pas de quoi s’enthousiasmer pour autant. L’existence même de ce film constitue un combat dont on ne parvient pas à en tirer quelconque leçon. On se contente simplement de dérouler cette figure mythique qui a fait qu’un avec la France dans des moments de doutes, chose que l’on ne sentira pas un seul instant dans ce drame. Et la transparence du personnage n’aide pas non plus à remodeler son manque de profondeur, de même que sa bêtise morale ne saura pas rectifier cette sacralisation à la fois plate et hideuse.

Il ne faudra pas longtemps pour comprendre dans quelle sorte de piège le réalisateur s’est enfermé, malgré ses intentions louables. Or, ce film ne repose que son une date anniversaire dont il serait judicieux de repenser sur un support différent. Cet épisode de l’Histoire ne s’éparpille pas et sait de quoi il veut parler, mais l’appel du 18 juin 1940 relève d’une nuance plus forte, dans le sens patriotique du terme. L’intrigue traine allègrement dans les allers-retours entre la vie privée et la vie professionnelle d’un homme qui ne se caractérise pas forcément de lui-même. Il gravite autour de ce repas de famille que l’on interrompt par un soupçon de méfiance quant au gouvernement qui manipule ses valeurs et qui implose de l’intérieur. Cependant, la démarche est maladroite. Mettre en avant une enfant atteinte d’une trisomie que l’on considère égal à l’attachement morale d’une France « résistante » ne peut satisfaire tout le monde, même les plus indulgents. Il en va de même dans ce jeu systématique de vouloir identifier le grand Charles De Gaulle, interprété par un Lambert Wilson qui ronronne, par la caricature de son profil. Nous en sommes à ce point de non-retour, à cette rupture qui manque de rigueur et à ces plans imparfaits, comme s’il y avait un contre-jour pour gâcher un symbole ou une pensée.

Mais s’arrêtera donc cette triste épopée, si ce n’est dans l’inconscient du public du moment ? Il fallait donc placer la femme de ce guerrier dans le même jeu et en face d’une autre plus sournoise. La dualité fonctionne sans doute sur papier, mais sur l’écran, l’hésitation entraine des failles beaucoup trop visibles et profondes pour qu’on les néglige ou qu’on les oublie. Pourtant, ces moments de légèrement auprès d’une famille d’aisée devraient ramener le spectateur sur le front que les hautes instances redoutent et esquivent. Mais pour le peu que cela fonctionne, rien n’est sans limites. Lorsque le film se confronte à ses idéologies et ses échanges conflictuelles, l’impasse sur « Les Heures Sombres » semble inévitable. Mais la personnalité britannique reste plus palpable dans un projet de ce genre, qu’un homme qui ne vit et qui s’alimente uniquement dans le symbole d’une renaissance. Et toute la complexité de l’homme politique revient nous provoquer à chaque instant où il trouvera l’opportunité de hisser le drapeau tricolore au sommet d’une nation, appauvrit par ses mœurs et une crise omniprésente de l’amour pour sa patrie.

Cet entêtement peut en convaincre quelques-uns, mais tel manque de recul sur l’appréciation de « De Gaulle » à l’écran peut plus que troubler, car nous y extirperons de la frustration. Tout aura beau promettre le courage et la détermination du discours de conclusion et d’ouverture pour une nouvelle génération, mais les ambitions font rarement mouche ou se condamnent bien avant l’exécution. Il suffit d’observer l’écriture des personnages s’opposant aux héros pour comprendre que la subtilité peut rendre nerveux. Le périple est donc sans retour et ironiquement sans appel, sachant l’enchantement que l’on a négligé dans l’intime et le quotidien de personnages secondaires, presque plus imposants qu’un personnage emblématique qui piétine la réalité historique.

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