484. Dix ans après que Lancelot a pris le pouvoir. Il organise une chasse aux sorcières – aidés par des mercenaires saxons – pour retrouver Arthur et ses chevaliers, aujourd’hui divisés et dispersés…

Un dernier espoir

Note : 2.5 sur 5.

De M6 au cinéma, un bon de géant pour Alexandre Astier et sa table ronde, qui se confrontent à présent à la suspicion de fans inconditionnels et de cinéphiles en quête de renouveau. Et bien qu’il ne soit pas entièrement dépaysé du grand écran, après avoir adapté « Le Domaine des Dieux » et d’avoir proposé « Le Secret de la Potion », cet auteur retourne à l’écriture, dans l’espoir de marquer le pas sur une nouvelle scène, plus prestigieuse et peut-être plus conviviale. La transition opère avec sérénité et avec une patience qui se mange sans sauce, vraisemblablement. Et il restera toujours cet humour absurde et décalé, au niveau d’un langage fort, qui font à la fois les meilleures répliques de la série et les meilleurs souvenirs de personnages que l’on a abandonné au livre VI, douze ans plus tôt.

C’est comme si nous n’avions jamais quitté cette ambiance ou ces personnalités, qui, après une décennie de désertion, nous reviennent intacts et sans bavures. Le film se heurte ainsi inévitablement à la nostalgie, mais envisage surtout de dévoiler la face cachée de son univers, réduit à des gros plans de table, dans une taverne ou entre deux arbres. L’univers nous apparaît à présent plus concret et Astier lui injecte une charge épique, fidèle à une saga, dont il rend hommage, notamment « Star Wars » et bien entendu les « Monty Python ». Que ce soit dans le choix de certains costumes, des décors, des transitions, des enjeux ou de la partition musicale, il répond présent afin de nous enseigner un peu plus sur ce qui le passionne. Il n’y aura pas forcément à bouder notre plaisir, face à tant d’engagement et de zèle, tant les métaphores se multiplient dans de délicieux paysages.

Néanmoins, la sucrerie ne prend pas sur l’ensemble, qui parvient rarement à explorer, sans trembler, le support cinématographique. L’envie y est depuis les derniers livres. L’exécution reste malgré tout plus laborieuse, voire hasardeuse par moments. Le rythme s’insère davantage dans une démarche d’accompagnement pour les initiés. Et si l’on préfère soutenir l’idée que ce premier volet reste accessible à tous, il est possible de s’y perdre en chemin, entre deux iconisations de personnages que l’on apprécie retrouver, dans les cendres du petit écran. D’autres faiblesses pointent également le bout de leur nez, comme dans la gestion de personnages et des flashbacks, qui ne rend pas ce film indépendant. Un Lancelot muet, voire inexistant, et un Sting dans la même situation suffisent à rendre compte du chantier narratif, qui sillonne ce no man’s land de retrouvailles. Cet épisode sollicite encore trop les outils qui le suivront et qui justifieront ce fameux virage vers les salles obscures.

« Kaamelott : Premier Volet » convoque tous les ingrédients d’un bon feuilleton, qu’il est nécessaire d’avoir en poche avant de prétendre passer un divertissement serein auprès de nos personnages fantasques et burlesques. Le metteur en scène ne parvient pas tout à fait à concilier son univers avec les vertus d’un long-métrage et passe souvent à côté de ce qu’il souhaite transmettre. L’émotion sera l’invitée la plus originale de cet essai, mais qui ne trouvera ni la force ni l’ambition d’accepter une transition, que l’on aimerait croire achevée ou du moins validée dans ses grandes lignes. Il existe encore des mystères et des nœuds à résoudre, qui profitera, espérons-le, de cette aura et de cet élan qui suggère un dernier espoir.

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