Quatre ans après la propagation d’une mystérieuse épidémie transformant les individus en monstres, quelques survivants luttent encore dans un pays en ruines.

Mad & Furious

Note : 1.5 sur 5.

Après « Dernier train pour Busan » et un passage remarqué sur Netflix avec son « Psychokinesis », Sang-Ho Yeon revient sur son succès mondial en proposant l’inattendu. Il ne s’agit ni d’un prolongement, ni d’une faveur à l’égard de la tragédie politico-sociale du volet précédent. Ce projet se piège ainsi dans la facilité, une série B qui flirte un peu trop avec la Z, à en oublier le lyrisme qui a donné vie à l’univers. C’est le virage de la déception qui nous ramène en territoire infecté, de prétexte en prétexte. De même, la profondeur émotionnelle n’est qu’une feinte afin de rester cohérent avec la recette narrative qui a séduit, et qui a hélas oublié d’être renouvelée.

Même si ce n’est pas le réalisateur qui ne souhaite plus jouer, le dérapage existe bel et les exemples se succèdent à tour de rôle. Une fois l’entrée en matière passée, plutôt satisfaisante, le film se fourvoie dans son désir de véhiculer des sensations, qu’il confond trop souvent avec les émotions. On passe ainsi par divers artifices, de plus en plus étourdissants, au fur et à mesure que l’intrigue dévoile ses maigres atouts, à savoir ses personnages. Ils font face à une hostilité qui n’est plus caractérisée par une civilisation défaillante. Les zombies ou mutants, régressent dans le décor et se confondent parfois avec des CGI trop voyants et trop peu efficaces, même de « nuit ». Le film ne se prive donc pas de surenchère, à croire qu’il ne se doute pas de ce défaut qui n’arrange les affaires de personne.

Difficile d’y voir clair dans ce que souhaite raconter « Peninsula », car il n’assume ni son statut horrifique, ni sa vertu dramaturgique, les deux étant non miscibles à l’écran. Et ne sachant pas comment faire évoluer ses protagonistes, le réalisateur ne fait que recycler ce modèle de héros en quête de rédemption. Toujours dans l’idée de déconstruction d’une nation, plus que divisée, le film ne trouvera pas la jouissance souhaitée. La rupture de ton n’est pas à déplaire pour autant, cependant cette carence émotionnelle nous convaincra davantage que le vertige est à double sens.

Ainsi, sous la cape du héros, il y a un martyr et “Richard Jewell” répond aux attentes d’un modèle héroïque Eastwoodien. Son parcours explore la manipulation médiatique et ses conséquences dans la vie d’un homme bon, même trop bon pour son pays qui le rejette, à la même échelle qu’une structure géante qui domine l’individu, qu’il soit innocent ou non. Malgré tout, l’empathie nous saisit et nous fait prendre du recul sur l’accusé, dont le mode de vie est discutable. Et ce sont ces éléments, que l’on découvre dans une narration classique, qui repoussent l’audience et le procès juridique d’un homme attentionné et frustré. Ce qui est dommage, c’est que la conclusion sur les attaques médiatiques ne trouve pas d’ouverture ou de clôture plus pertinente que des larmes, car il s’agit soulager une âme brisée et de recoudre une cicatrice que l’on ne peut oublier et qu’on sacrifie l’émotion au détriment des discours politiques incessants.

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