Une star du basketball a perdu sa femme et sa famille à cause de son addiction. Il a l’espoir de trouver sa salvation en devenant le coach d’une équipe de basketball d’un lycée qui ne compte aucune victoire à son actif.

Une balle et une cible

Note : 3.5 sur 5.

Entre le pseudo-film de sport et la quête rédemptrice d’un coach à la dérive, que l’on retrouve à peu près chaque année, tout en alternant les disciplines, ce énième combat révèle plus de sensibilité qu’il n’y parait. Gavin O’Connor l’a déjà montré avec « Warrior » et il poursuit son affaire avec la tête d’affiche de son « Mr Wolff » pour mieux marquer le coup. Comme les « Rocky » et autres dérivés, il n’est jamais vraiment question du sport en soi. Il s’agit avant tout de décortiquer l’âme et l’esprit des participants afin de les confronter à la réalité de leur vie respective. Ici, la lutte s’avère pourtant personnelle, un ballon de basket à la main et une bière dans l’autre.

L’alcoolisme est un fléau que l’on ne présente plus au cinéma, mais c’est bien évidemment dans la descente aux enfers qu’on se permet d’étudier un retour en force. Si le sujet colle bien à la peau de Ben Affleck, incarnant un Jack Cunningham au bout du rouleau dans son mariage et en difficulté dans sa carrière, c’est essentiellement pour exposer l’état des lieux dans la tête d’un ancien « champion ». On ne cherche pas forcément à renouer avec le succès et la narration nous laisser interpréter les maux de chaque personnage, qui n’ont même plus la forcer de hurler intérieurement. Cela n’empêche pas l’évolution de l’intrigue d’être simpliste, car toute l’attention se toute vers notre sensibilité face à cette misère, qui empoisonne le mental et qui l’entrave toute lueur d’espoir. Si l’émotion n’est pas captée, inutile de se forcer à rentrer dans le jeu.

Et justement, parlons-en du jeu. Une fois déconnectée et démunie de ses responsabilités, il ne reste plus grand chose à faire pour Jack. Le retour aux sources lui permet non seulement de récupérer ce qu’il a perdu, mais également de reprendre le dessus sur des traumatismes encore plus douloureux. On enchaîne, malgré tout, les clichés d’une piètre équipe d’adolescents farceurs, dragueurs, rebelles, etc. Mais on préfère les laisser au second-plan, afin de mieux servir la rédemption de leur coach, qui les éduque et qui les rend respectables. L’équipe tout entière souffre d’une certaine manière et y remédie sur le terrain, où les enjeux deviennent plus grands que le score en lui-même. On le comprend vite, mais le style s’essouffle toute aussi rapidement. La profondeur peine à se manifester chez un Affleck pourtant plus appliqué que jamais et c’est une des qualités qu’on doit pouvoir reconnaître, même au-delà de la fiction ou du fléau que l’on choisit de développer.

« The Way Back » n’a donc rien de surprenant sur divers plans, mais ce qu’il raconte de manière personnelle s’avère émouvante. L’aspect Hollywoodien freine évidemment quelques envolés, mais dans l’esprit, le récit reste suffisamment compréhensif pour accompagner ces héros. Ce que l’on aurait pu anticiper comme un « Coach Carter » n’en est pas un. Ce dernier misait sur la responsabilité de l’éducation, tandis que celui d’O’Connor préfère muscler la conscience d’un homme déchue pour reprendre sa vie en main. Son équipe est finalement représentative des problématiques qu’il souhaite résoudre. La confiance en est la clé et la communication le résultat.

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