The Mandalorian se déroule après la chute de l’Empire et juste avant l’émergence de Premier Ordre et raconte les voyages dans les contrées les plus éloignées de la Galaxie d’un tireur solitaire loin de l’autorité de la Nouvelle République.

Ponctuel et Suffisant

Note : 3 sur 5.

La saga Star Wars est passée entre les mains des studios Disney, avec des ambitions contradictoires, à une exception « Rogue One » près. Et c’est pourtant dans cette lignée que la série cherche à se caler, bien au chaud et en veillant sagement sur le trésor toxique qu’à laisser George Lucas derrière lui. Du côté des films, ce n’est pas la joie dans son ensemble, malgré l’engouement ou la désertion de fans. Il faut rapidement le comprendre, car cette franchise a beau appartenir à un géant d’Hollywood, elle appartient à son public avant tout. Le projet a donc vu le jour, sous la supervision d’un Jon Favreau plus près que jamais à renouer avec le succès. À la suite d’un dérapage pourtant bénéfique, il vient installer une série qui aura la bonne initiative de mieux traiter ses personnages, en plus de soigner d’une esthétique qui résonne clairement comme un défi technique en vigueur. Le pari semble risqué, mais le résultat ne déçoit pas tant que cela, si l’on reste patient et humble face à ce spin-off rafraichissant.

Malheureusement, la narration refuse d’y mettre les deux pieds dans le plat et cela se ressent sur une saison de lancement, affinée au classicisme et à des hommages plus ou moins maladroits. On essaye tout de même de s’affranchir de la trilogie, en se plaçant cinq après la chute de l’Empire dans « Le Retour du Jedi », tout en gardant en tête qu’un Boba Fett semble être parti trop tôt, du moins dans l’univers canon présenté. La particularité de ce fragment réside donc dans cette projection hideuse, sale et abandonnée de la galaxie. Contrebandiers, chasseurs de primes et autres bandits dominent ces lieux ou du moins une partie. De plus, une déconnexion avec la Force est à souligner. Loin des contraintes politiques, l’univers nous rappelle toutefois que la faune et la flore ne sont pas soustraite de l’équation et c’est ce qui a toujours enrichi la saga. Mais les allers et retours perpétuels entre ce que l’on devine et ce que l’on découvre peuvent nous laisser sur notre faim, voire à côté du sujet. Et justement, parlons-en du sujet. Un mandalorien nous dévoile peu à peu les cicatrices de son armure et un sombre passé qui le rallie à une cause juste. Il s’agit d’un homme « bon » qui a été élevé dans des conditions de survie. Les oppositions ont été nombreuses et un simple regard suffit à justifier son expérience sur le terrain.

Avec le ton qu’il faut, les épisodes offrent leur lot de révélations et jouent souvent sur des détails à en ravir les fans de la première heure. Par ailleurs, on essaye toujours de les raccorder un minimum à l’intrigue, afin d’éviter les clins d’œil à outrance. La série y parvient, mais de façon irrégulière. Les épisodes passent d’une main à une autre, laissant ainsi la créativité des réalisateurs embellir une maigre narration. Les scènes nocturnes sont toujours lisibles et les plans larges continuent d’inspirer la confiance et l’espoir. Le manque d’un fil rouge pertinent trotte toujours dans les esprits, car on ne peut totalement être comblé par ce trésor qui nous est autorisé à regarder, mais pas à toucher. Pourtant, il n’y a pas tant d’effort à faire pour atteindre Pedro Pascal, sous un casque qu’il n’enlève jamais. La gestuelle du personnage parle d’elle-même et la mise en scène est hantée par des influences à Sergio Leone ainsi qu’à Akira Kurosawa. La composition rebondit également sur ce constat, car les partitions de Ludwig Göransson font mouche, en réhabilitant le western à notre époque.

« The Mandalorian » est sans doute un objet simple d’aspect, mais ce sont parfois ces choses qui les rendent plus crédibles ou plus appréciables. Mais une franchise de ce calibre nécessite davantage, en termes de parti-pris. Cette série déverrouille de nombreuses pistes sans pour autant les conclure. A force d’en accumuler et d’en renouveler les enjeux, il est clairement facile de s’égarer dans un road-trip qui ne mentionne pas ses bases. Est-ce un choix convenable ou simplement une mesure afin de tester un public toujours plus curieux ? Évitions donc de tomber dans le piège, comme la flotte de l’amiral Ackbar et demandons-nous pourquoi tant de mystère autour d’une race sensible à la Force et pourtant si anecdotique dans une première saison transitoire. S’il s’agit de l’atout majeur de ma série, il s’agit également de la source de toute confusion, voire d’un aveu d’échec avant l’heure, car rappelons bien que son arrivé précède la sottise inévitable d’un épisode IX. Reste à savoir si mythe peut naître sous ce format et s’il durera assez longtemps pour témoigner de sa qualité ascensionnelle.

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