Alors que les années 70 battent leur plein, Gru qui grandit en banlieue au milieu des jeans à pattes d’éléphants et des chevelures en fleur, met sur pied un plan machiavélique à souhait pour réussir à intégrer un groupe célèbre de super méchants, connu sous le nom de Vicious 6, dont il est le plus grand fan.


Rolling gag

Note : 1.5 sur 5.

S’il ne s’agit que du second volet des petits tic-tac jaunes, tout le monde sera assez malin pour comprendre que nous arrivons déjà au cinquième opus d’une saga qui s’éternise et qui n’évolue plus dans le bon sens. Le studio Illumination a déjà atteint les limites de leur recette, à base de bêtises en tout genre et surtout le doublage délirant de Pierre Coffin. Il y a toujours une place pour ce plaisir, mais lorsqu’il est aussi anecdotique et si peu inspiré, on ne peut que se faire éjecter du manège en plein vol. C’est ce qui arrive à ce dernier projet, tenu par un Kyle Balda cohérent avec les précédents films et c’est de là que vient le problème. En ne regardant que vers son nombril, l’intrigue est constamment estampillée d’un ton rebattu et prévisible dans toutes ses formes.

Il faut comprendre que la saga des Minions est encore plus sélective de la trilogie portée par Gru. Il s’adresse à un public plus jeune, certes, mais la paresse de l’écriture atteint un décrochage qui signe sans doute le divorce avec les amateurs de la trilogie d’origine. Elle avait déjà repompé tout ce qui était bénéfique à « Mégamind » et nous retrouvons le même syndrome ici, dans un décor seventies qu’on larguera assez vite pour se coller à la pagaille laissée par les hommes de main un peu à côté de la plaque. Plus frustrant encore, la fausse bonne idée de l’épisode est d’avoir réintégré Gru, afin d’explorer les origines du mal. Il n’est autre qu’une version miniaturisée de celui qu’on connaît déjà. La véritable nouveauté se trouve donc derrière les Vicious 6, aux pseudonymes hilarants, mais que l’on bazarde également pour se centrer sur les péripéties de Gru et de ses fidèles amis.

Le récit s’essouffle alors trop rapidement pour qu’on ne manque de rien, si ce n’est un gag à la minute, qui peine à tenir le spectateur éveillé. Il tente ainsi des approches plus nostalgiques auprès de son audience plus âgée, en faisant un aparté dans le Chinatown de San Francisco. Le fantôme de Bruce Lee et d’un certain « The Karate Kid » ne manque pas d’être surligné, le temps que les deux axes narratifs se rejoignent au climax. Hélas, le trop-plein esthétique condamne ses chances de renouer avec la tension ou une quelconque émotion d’ordre moral. On peut se surprendre à rire, mais il s’agirait d’une oasis au milieu d’une hécatombe de gags vains et sans impact. Nous avons fait le tour avec ces âneries qui ne mordent pas et qui ont le don de ne pas surenchérir sur la nature d’un vilain.

Ainsi, « Les Minions 2 : The Rise of Gru » (Il était une fois Gru) tente désespérément de séduire son public avec des yeux doux, une démarche aussi littérale qu’abyssale, compte tenu des promesses initiales. Ce n’était sans doute pas le lieu ni le moment de développer les antagonistes, mais cela aurait pu relancer une machine qui rouille à vue d’œil. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, comme on pourrait le dire. Encore faut-il assez d’ingrédient pour atteindre un soupçon de saveur, qui ne résonnerait pas avec la mécanique d’un fast-food ne misant que sur des paillettes recyclées.


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