Quand il adopte un chat de gouttière roux et le fait participer à son spectacle de rue, un ancien drogué voit se métamorphoser sa vie et sa carrière.


Chat alors !

Note : 3 sur 5.

Les biopics et les récits historiques constituent le fonds de commerce du réalisateur britannique Roger Spottiswoode. Il poursuit avec une nouvelle adaptation autobiographique et nous emmène dans les rues d’un Londres, vu par un individu, dépassé par son échelle et les contraintes sociales qui le punissent. Après « J’ai serré la main du diable » et « Les Orphelins de Huang Shi », c’est une nouvelle complicité qui nous est donnée d’explorer. Un sans domicile fixe, fait la rencontre hasardeuse d’un chat qui changera à jamais sa vie, ce qui encourage nettement les lueurs d’espoir, même au plus bas d’un mental qui se fracture.

Il gratte sa guitare, il gratte les miettes d’une vie réussie qui lui échappe. En plus d’être toxicomane, James Bowen (Luke Treadaway) galvanise son désespoir de jour en jour, ce qui le contraint à trouver une échappatoire au plus vite. Sa détresse n’est pas immédiate, car on prend le temps de nous le présenter dans sa routine et dans son quotidien en dents de scie. On nous l’introduit dans les couloirs humains, où la population afflue sans y prêter d’attention, à l’image d’une société obnubilée par le timing serré du travail et de la famille. Cependant, ces deux notions s’effacent peu à peu de l’univers de James, qui finit par être convaincu que sa situation peu s’améliorer, grâce à l’aide de son assistante sociale Val (Joanne Froggatt), en lui donnait sa seconde et dernière chance. Et c’est dans ce contexte de reconstruction qu’il va se redécouvrir et qu’il va pouvoir estimer et évaluer ce qui lui est nécessaire pour vivre avec une bonne conscience.

Un chat fait irruption dans sa vie et une complicité commence à prendre forme. Il lui trouve un nom qui marchera dans ses pas. Et du point de vue d’un chat, il en découle une bonté, une caresse et une tendresse qui ne s’achète pas et qui ne se vend pas. Il s’agit d’une adoption mutuelle entre ces deux êtres perdus et qui partageront tout ce qui leur reste. Bob mise ainsi ses neuf vies sur celle de James et ne boudera pas en faisant mine de se taire à jamais. Il lui est reconnaissant et le cœur d’un animal est aussi sensible que le nôtre, si on se permet de considérer le concept de fraternité, voire de famille. Pour James, c’est plus difficile à encaisser, il est soumis à des vices, mais ne baisse pas les bras pour autant. Ce sera au contact de ses racines qu’il devrait trouver le repos et affirmer son émancipation. L’aventure se fait donc à deux, avec Bob présent pour épauler le modeste guitariste et chanteur des rues, mais qui parviendra à se faire entendre par ce beau monde qui l’a toujours rejeté.

L’histoire vraie prend une saveur de conte à l’écoute et à la vue de cette aventure extraordinaire. De la descente aux enfers naît la rédemption. Et de cette rédemption naît une amitié digne du feel-good movie qui s’offre à nous. Mais l’ingéniosité de « A Street Cat Named Bob » n’est pas seulement due au charisme du célèbre chat roux, elle est dans ce discours positif qui saura éveiller nos émotions. Les perversions de la rue et de la société de consommation démontrent également qu’une minorité est dans le besoin, pas seulement chez les humains, mais chez tous les êtres vivants qui nous entourent et qui seraient susceptibles de nous accompagner dans notre vie. Rien n’est à négliger, rien n’est aussi irréparable qu’on ne le croit.


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