Chaque jour, 120 millions de dollars en liquide sont retirés de la circulation et détruits par la Réserve fédérale de Los Angeles. Un gang de braqueurs multirécidivistes va tenter l’audacieux tour de force de mettre la main dessus. Mais, ils vont se heurter à une unité d’élite de la police qui n’a pas l’intention de jouer dans les règles de l’art. Tous les coups sont permis pour coincer ces gangsters prêts à tout.


Il ne peut en rester qu’un

Note : 3 sur 5.

Le scénariste de « Une Homme à Part » et « La Chute de Londres » passe fin derrière la caméra pour une compétition de haut vol. Christian Gudegast aborde alors son western urbain avec beaucoup de testostérone. Il y trouve de la maîtrise, malgré la simplicité d’un récit qui succède partie de braquage l’une après l’autre. La volonté de l’homme ne réside pas dans la cupidité, l’intrigue veut pousser ses personnages jusqu’au seuil de leur condition physique et mentale. Il ne s’agit pas que de la survie du plus fort, car le but étant de s’acquitter de cette contrainte et de démontrer au monde que l’on peut s’absoudre de ses règles pour mieux régner.

On retrouve donc Gerard Butler dans la peau d’un flic qui n’hésite pas à user des mêmes stratagèmes que ses adversaires pour vaincre. L’acteur, qui s’est un peu perdu dans sa carrière, se reprend en main ici même au cœur de Los Angeles, capitale des braquages de banque. Il incarne l’impitoyable Nick Flanagan, dont sa vie privée n’arrange pas ses affaires. Par ailleurs, ce développement parallèle ne puise pas tout son potentiel pour le rendre aussi vulnérable qu’on le laisse entendre dans un premier temps. Non, Nick est plus qu’un battant, plus qu’un soldat, c’est un homme droit et juste. Il peut entrer dans une maladresse inattendue mais clairvoyante lorsqu’il est invité à le faire, même si l’alcool l’amène à le ramollir physiquement. Cela ne veut pas dire pour autant que lui et son équipe vont respecter les règles du jeu, car c’est toujours l’équipe d’en face qui les dicte pour l’autre.

Nous avons donc droit à un affrontement très sportif, sur des sols qui valent de l’or, mais aussi sur les routes qui laissent traîner du sang derrière chaque passage. Ray Merrimen (Pablo Schreiber) dirige cette seconde écurie qui rivalise nettement en termes de force de frappe et de ruse. Les rappeurs Curtis ’50 Cent’ Jackson et O’Shea Jackson Jr. sont notamment de ce bord et s’abandonnent dans des rôles simplistes, mais qui font parfaitement l’affaire. Ces braqueurs ont une justesse qui relève bien le niveau du film, jusqu’à écraser certains défauts que l’on serait prêt à oublier. Leur performance est proportionnelle à celle de Butler. Et il se charge lui-même de créer cette empathie que l’on éprouve pour ce le duel musclé.

« Criminal Squad » (Den of Thieves) ne badine pas avec les séries B qui souhaiteraient le rabaisser à leur niveau. La première de Gudegast est une réussite sur plusieurs aspects, dont la photographie et un rythme étonnamment jouissif. Le film sait tenir l’attention et la tension. Souvent en retrait, dans l’ombre référentielle Michael Mann, le film se découvre une nature propre. Il articule une sincérité dans le silence, le regard et la patience. Une bonne mise en scène récompense ces efforts et permet à l’œuvre de s’ouvrir, choses que l’on oublie souvent au profit de balles perdues.


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3 réponses à « Criminal Squad »

  1. Très chouette chronique sur ce film que je ne connaissais pas. Je crois que je ne détournerai pas le regard si je croise un jour ce « Criminal Squad ».

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    1. Un Gerard Bulter, c’est toujours aléatoire comme concept 😅

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      1. Je crois qu’il en sort un nouveau prochainement (« mayday », ça sent le film périlleux). A voir si le cap se maintient… Ou pas.
        Je te souhaite une excellente année 2023.

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