Dans une petite ville paisible de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager afin de chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée trônant au milieu des ruines, seul vestige ayant survécu au passage du temps.


Les enfants perdus

Note : 3.5 sur 5.

« Les films d’animation japonais reviennent en force, en passant par les plus grands festivals, afin que l’on continue de célébrer un art entre tradition et modernité. C’est en tout cas ce que Makoto Shinkai soutient dans sa dernière œuvre, Suzume, qu’il arrose généreusement d’humour, d’élans épiques et d’une tendresse qui ne cessent de nourrir son imaginaire. »

« Mamoru Hosoda et Makoto Shinkai se relaient en permanence, permettant ainsi au monde de se familiariser avec l’animation japonaise, qui connaît un nouvel essor, depuis le déluge incessant des mangas dans les libraires ou des animes sur les petits écrans de streaming. La culture nippone progresse encore et toujours dans ce sens, mettant en avant de nombreux héros, pour la plupart adolescents, un âge de crises et d’émerveillements sur les amitiés du quotidien, autant que sur le deuil qui les poursuit. Et Makoto Shinkai ne déroge donc pas à ses principes, en faisant de la mélancolie le principal moteur de tous ses récits. »

« Suzume cherche moins à soutirer les larmes de son public, contrairement aux précédents films, qu’à lui offrir un road-trip épique, jonglant habilement d’un registre à l’autre. Il ne reste que cette ambition sans doute trop grande pour qu’on y garde le souvenir d’avoir assisté à un Firework, tout en subtilité. L’auteur prend cependant soin de laisser une clé sous la porte pour que jamais nous ne soyons privés du voyage de retour. Espérons toutefois que celui-ci sera le pivot pour Makoto Shinkai, qui risque de tourner en rond s’il s’obstine à faire de sa thématique du deuil une priorité. De même les clins d’œil trop explicites peuvent freiner les sentiments qu’il choisit de défendre. Tourner la page, c’est ce qu’on attend à présent d’un cinéaste prometteur et convaincu par la force de la jeunesse. »


Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné : Suzume : les enfants perdus.

7 réponses à « Suzume »

  1. J’ai beaucoup entendu parler de Suzume ces derniers jours … Je pense que je vais le regarder d’ici peu 🙂

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    1. Je te le conseille vivement ! Même deux mois après, ce film continue de me faire cogiter et dans le bon sens 🙂

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  2. Très beau moment passé devant ce film (mon avis déboule demain à la première heure). Un cinéaste qui n’en est pas à ses premiers éclats mais qui suit la comète de ses obsessions et émerveillements. C’est vrai qu’il tourne toujours autour des mêmes thèmes, on ne peut lui en vouloir (c’est comme si on reprochait à Cronenberg de trop parler de Nouvelle Chair et à Hitchcock de ne faire que des films à suspense) car il le fait avec toujours autant d’imagination et de brio. Mon âme guimauve s’est laissée aspirer par la porte de ces mondes éternels.
    Très beau texte dont je vais prolonger le plaisir sur le mag. 😉

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    1. Je serai dans le coin pour te lire également !
      J’ai beaucoup plus apprécié le second visionnage pour ma part, où je voyais moins les ficelles du cinéaste pour me laisser emporter par cette chasse aux portes.
      J’ose croire que Shinkai va passer un cap avec Suzume, car au-delà de son thème récurrent et c’est plus la manière de l’amener qui me séduit moins. L’éloignement de ses personnages, dans le temps et l’espace, la vie et la mort, je pense qu’au vu de sa filmo actuelle, il en a fait le tour. J’espère simplement que son enrobage pourra évoluer.
      Merci encore pour tes encouragements !

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      1. Je suis moins spécialiste que toi de l’œuvre de Shinkai. Et je confesse préférer le travail de son compatriote Hosoda. Mais je dois aussi reconnaître que « Suzume » m’a ébloui. Peut-être pas à la même mesure que « Your Name », mais je lui ai trouvé une vigueur comparable, et une même attention aux blessures souterraines liées aux histoires personnelles et aux traumatismes subis par le pays.
        “Pour chaque film, je pars d’une seule idée, et elle vient toujours de l’observation de la réaction du public de mon film précédent. C’est pour cette raison que Suzume va nécessairement m’orienter et me guider pour la suite. » dixit le réalisateur dans les Inrocks. Ça peut donner des pistes pour la suite.

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      2. Il n’est pas trop tard pour découvrir sa filmo. 😉
        Hosoda célèbre comme Shinkai la jeunesse, mais avec une enveloppe très paternel selon moi. Également un remarquable cinéaste.
        Il est vrai qu’il est à l’écoute de son public. De cette manière, il joue avec nos attentes pour mieux nous émerveiller. Ça fonctionne et sur ce point, on ne s’en lasse pas. Avec les vacances scolaires, j’espère qu’il aura le succès qu’il mérite. A suivre donc.

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      3. Oui, même s’il me semble peu approprié à un public de très jeunes. « Suzume » parle aux jeunes de son âge, voire un peu plus vieux, ou à des amateurs grisonnants comme moi de films joliment animés.

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