Dans un futur proche où l’intelligence artificielle prend le pas sur la nature, Rachel et Alvy, couple new-yorkais, décident d’avoir un enfant. Un géant de la technologie, vantant les mérites d’une maternité plus simple et plus paritaire, propose aux futurs parents de porter l’enfant dans un POD. Alvy a des doutes, mais Rachel, business-woman en pleine ascension, l’incite à accepter cette expérience…


Marcher sur des œufs

Note : 3 sur 5.

« Le bon art de vivre en communauté, c’est avant tout l’art du partage. Ce n’est évidemment pas ce qui prévaut dans cette utopie, où la grande majorité des outils technologiques révolutionnaires ont remplacé les êtres organiques. Cela pointe une certaine déconnexion avec la vie et à la nature. Et ce bouleversement est significatif dans The Pod Generation, car la conception des bébés a trouvé une nouvelle voie, l’ectogenèse. Ce processus de procréation, qui permet le développement de l’embryon et du fœtus dans un utérus artificiel, teste ainsi les limites d’un couple qui appréhende la parentalité. »

« Pitch idéal pour un épisode de Black Mirror, l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies supplantent les lois de la nature jusqu’au processus de conception, où les enfants du futur naissent dans des pods, œufs qu’une multinationale commercialise auprès des parents souhaitant se soustraire aux inconvénients d’une maternité. Avec un tel produit sur le marché, nous ne sommes pas loin des critères d’une société totalitaire, où une minorité de gens pensent savoir ce qui est bon pour les autres. C’est en tout cas l’angle qu’a retenu la réalisatrice, en évoquant l’écrivain britannique George Orwell. »

« Sophie Barthes convoque le féminisme radical, régi par les codes du capitalisme au sein d’une société qui ne jure que par la performance et la compétitivité. Le film serpente entre les caricatures pour mieux émietter des situations révoltantes, comme le fait de ne pas mettre une photo de son enfant au risque d’être cataloguée comme une « mère distraite ». Une initiative des employeurs, afin d’établir des conditions de travail qui poussent les femmes à se conduire comme des hommes. »

« L’intelligence artificielle pend à la langue de tout le monde de nos jours. S’il s’agit d’une fiction, la réalité finit souvent par rattraper les problématiques qu’on y présente et l’avertissement de Sophie Barthes n’est certainement pas le dernier. Lorsque l’outil parvient à remplacer nos facultés, c’est une partie de notre humanité que nous perdons. Ce discours de rejet envers la technologie et les intelligences artificielles constitue un socle plutôt encourageant et bienveillant du côté de Blade Runner ou du récent The Creator de Gareth Edwards. A contrario, ce que The Pod Generation souligne avec sa dystopie cynique et comique, c’est que notre hygiène de vie devient de moins en moins compatible avec notre mode de consommation. L’avertissement est pertinent, la pédagogie un peu moins. »

Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.


4 réponses à « The Pod Generation »

  1. Un film qui me tente depuis que j’ai vu quelques extraits passer sur les réseaux !

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    1. Tu peux te laisser tenter. Même si je ne le trouve pas totalement à mon goût, le film invite au débat et c’est déjà un grand pas. 🙂

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  2. Effectivement, l’argument fait penser à un épisode de « Black Mirror » et soulève bien des questionnements éthiques et philosophiques. Tu n’évoques pas la question de la sexualité qui, si j’ai bien compris le principe, n’est de fait plus nécessaire à la procréation. C’est un autre sujet éminemment sensible de notre époque (et des époques passées), porté par des luttes politiques et religieuses.
    Tout cela est passionnant, mérite débat, mais la question est de savoir si ça fait un bon film.

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  3. Il y a bien des détails que je me suis gardé de dévoiler, mais la sexualité est effectivement un point abordé parmi tant d’autres. La parentalité me semble plus dominante ici. J’ai beaucoup insisté sur cet aspect au travail, car c’est essentiellement par ce biais que le couple tente de s’adapter.
    Je trouve ça passionnant à analyser et à discuter, mais je trouve le film peu abouti dans les valeurs qu’il essaye de défendre ou de démanteler par l’absurde.

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