Myung est une danseuse de waacking courant les concours, en quête de l’argent qui lui manque pour finaliser sa transition. Mais son père, qu’elle n’avait pas vu depuis des années, décède subitement. Elle se rend à ses funérailles dans son village natal et affronte une famille conservatrice qui ne tolère pas la présence de cette femme transgenre. Quand un ami lui demande de participer à la cérémonie qui conclut les obsèques afin qu’elle touche l’héritage, elle décide de rester.


Danse avec les morts

« Souvent liée à la célébration, la danse constitue avant tout une forme d’expression de ses émotions. C’est le procédé que Peafowl choisit d’embrasser, en suivant le retour aux sources chaotiques d’une femme transgenre. L’héroïne doit ainsi faire face aux réactions les plus venimeuses dans son village natal, alors qu’une cérémonie funéraire se prépare. Il s’agit pourtant d’une opportunité qui la réconcilierait avec ses proches, mais l’héroïne saura-t-elle retrouver ses couleurs et prendre du recul sur son identité ? »

« En 2020 et 2021, le court-métrage God’s Daughter Dances ne manque pas de se faire remarquer et triomphe dans une dizaine de festivals. On y met en scène l’interprète transgenre Choi Hae-jun dans une situation cocasse. En effet, son examen médical est exigé par le service militaire en Corée du Sud (obligatoire pour les hommes). Naturellement, son statut dépasse l’administration bien qu’il n’y ait aucun doute sur sa personnalité ou son identité. Le réalisateur Byun Sung-bin revient alors avec un premier long-métrage qui ausculte les réactions épineuses d’une société coréenne, qui n’est décidément pas encore prête à sauter le pas sur l’identité du genre. En ramenant de force son héroïne Myung à ses racines, toujours campée par la talentueuse danseuse Choi Hae-jun, on se laisse guider par son caractère bien trempé et dont elle n’aura jamais honte. »

« Byun Sung-bin confronte sans cesse des points de vue opposés, jusqu’à ce que les enjeux constituent finalement le dénominateur commun de tout un pays inquiet sur son identité. La peur du changement se lit dans ce portrait simplifié de la Corée du Sud et Peafowl ne laisse pas la volonté de son héroïne retomber, avant d’avoir embrasé le dancefloor où les vivants dansent avec les morts. Dans le même instant, on efface toute identité de genre pour enfin se réconcilier avec soi-même. C’est là toute la beauté d’une rédemption par l’amour. »

Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.


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