Quelques mois après sa mutation forcée de Tel Aviv à la petite ville d’Afula, Daphna, brillante détective, découvre le téléphone abandonné d’Orly Elimelech. Connue pour ses liens avec la puissante famille Golan, cette ancienne reine de beauté est introuvable. Alors que personne ne semble s’inquiéter de cette disparition et malgré la défiance de la ville qui lui reproche avant tout d’être une femme célibataire et sans enfant, Daphna se lance à corps perdu à la recherche d’Orly…


Au malheur des femmes

Note : 3 sur 5.

« Quand bien même la condition de la femme en terre israélienne est de moins en moins ambiguë, il reste encore du chemin à parcourir avant de rééquilibrer le rapport de force, toujours dicté par la culture du patriarcat. Maya Dreifuss ne cache donc pas son envie d’en étudier les contours dans ce Highway 65, une route circulaire, qui ramène les personnages vers ce point de rupture qu’ils ont trop longtemps esquivé. »

« Les jeux de pouvoir entre les hommes et les femmes tenaient déjà une place importante dans She is coming, son premier long-métrage. Cette fois-ci sans romance pour approfondir le sujet, Highway 65 se présente comme une denrée rare dans le paysage cinématographique israélien et tournée en hébreu. Véritable défi de production, ce film policier possède tous les éléments qui rendent hommage au cinéma de Chabrol, Hitchcock et Melville, si chère à la cinéaste. On se réjouit qu’un tel registre soit mis en avant par une militante aussi impliquée. Malheureusement, le fantasme ne dure que le temps de l’exposition. Le reste de l’intrigue manque d’éveiller cette fureur féminine, ou ce souffle sororal, qui justifieraient toutes ses lettres de noblesse au polar. »

« Highway 65 manque tristement d’efficacité dans ce qu’il entreprend. D’une scène à l’autre, l’intensité ne génère aucune tension, rendant ainsi les enjeux du récit obsolètes. Maya Dreifuss mise sur une approche trop théorique sur la condition des femmes dans son pays et nous perd dans un faux-rythme. Elle échoue cependant à joindre les deux bouts lorsque vient le moment de rendre des comptes. La performance de la comédienne principale ne peut effacer toute cette frustration, mais il faut reconnaître que la problématique des femmes dans l’Israël actuel ne laisse personne indifférent. »

Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.


2 réponses à « Highway 65 »

  1. Un Grand Prix déceptif sans être totalement décevant. L’intention sociale est louable, voire pertinente dans sa capacité à détourer un personnage de sa toile de fond culturelle et religieuse. Mais l’intrigue « en faux-rythme » comme tu l’écris très bien prend des chemins qui nous perdent avec Daphna (remarquablement interprétée par Tali Sharon) dans l’épaisseur touffue d’un champ de maïs.

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    1. Il faut reconnaître à la comédienne une tenue et une classe qui permettent au film de ne pas trop se laisser défigurer par son sujet. Le prix récompense également une production particulière dans un pays où les bons polars se cachent dans un champ de maïs justement. Highway 65 serait le premier indice qui mènerait vers la prochaine autoroute qui, je l’espère, aura moins de nids-de-poule 😄

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