Un marchand de couteaux itinérant est contraint d’attendre dans un diner (restaurant américain). Il se retrouve pris en otage quand deux braqueurs en cavale débarquent après un hold-up.

L’espérance du vice

« En panne sèche ? Venez déguster la tarte à la rhubarbe de Francis Galluppi en attendant de repartir. The Last Stop In Yuma County possède un large choix d’ingrédients tout droit sortis des seventies pour que l’on passe un bon moment en compagnie d’individus, dont il sera compliqué d’anticiper les actions. Sur ce point, le suspense gagne à être au sommet de ses atouts, car le reste du programme sent parfois le réchauffé. »
« Le rêve américain n’a jamais existé et LaRoy, en ouverture de ce Reims Polar 2024, en atteste. Francis Galluppi ne renonce pas entièrement à cette idée, en jouant des codes du western et de huis clos pour nous piéger dans l’attente. Déjà récompensé au Sitges, le cinéaste prouve son habileté dans l’écriture de situations assez cocasses. Si les frères Coen avaient ouvert un diner à l’écran, celui du jeune cinéaste ne serait pas loin d’avoir la même architecture. Il manque toutefois à ce premier long-métrage une meilleure fluidité, car on y confond le temps qui passe et la montée en tension. »
« Doté d’un cadrage précis et d’un montage qui travaille le hors-champ dans ce lieu pourtant trop serré, c’est dans la spontanéité du jeu et des réflexes que l’humour vient à point nommé. S’il ne fait pas mouche à chaque intervention, il a au moins le mérite de révéler la nature des personnages qui se découvrent être peureux, courageux, maladroits ou complètement barges. À la manière d’une roulette russe, Galluppi a consciencieusement laissé traîner tout un arsenal de Tchekhov qui attend que la prise d’otages dérape pour de bon. La violence est crue et ne manque pas d’efficacité, malgré un épilogue frustrant, qui ne parvient plus à renouveler la magnifique tension du début de film. The Last Stop In Yuma County manque donc d’être à la hauteur de ses ambitions, trop grandes pour que Francis Galluppi puisse contenir tout le gras qui dégouline de son récit. Reste néanmoins une belle surprise qui, s’il transfigure sa mise en scène avec le bon carburant, est prédestinée à accomplir son hold-up. À suivre au prochain arrêt ! »
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