Une nuit, une femme en danger appelle la police. Anna prend l’appel. Un homme est arrêté. Les semaines passent, la justice cherche des preuves, Aly, Anna et Dary font face aux échos de cette nuit qu’ils ne parviennent pas à quitter.


Sur la route de l’exil

Note : 3.5 sur 5.

« Chacun possède son petit monstre à nourrir et ses traumatismes à surmonter. Mais alors, comment sortir d’un mauvais rêve si nous sommes déjà réveillés ? Dans son premier film vertigineux, Delphine Girard fait en sorte que ses personnages puissent enfin trouve le moyen de quitter la nuit, de restaurer une dignité volée en l’absence d’un système judiciaire pertinent dans son processus impartial. »

« Sans détour, le film ouvre sur une voiture qui avance dans les ténèbres. À son bord, un conducteur s’agace de voir la femme qui l’accompagne au téléphone. Ce qu’il ignore, c’est qu’elle simule un appel avec une proche afin de joindre les urgences de la police. Cette situation semble, de prime abord, offrir le contrechamp du redoutable thriller danois, The Guilty, mais la comparaison s’arrête là. En réalité, le film de Delphine Girard souhaite explorer les mécanismes du déni dans l’après-coup, tout en redéfinissant la nature du monstre au masculin. […] Loin de correspondre à la « victime parfaite » d’une agression sexuelle, Aly est mise en doute par la police. Ce qui démontre l’incapacité du système judiciaire à isoler le mal et à traiter les victimes avec compassion. »

« La mise en scène est pourtant loin d’être explosive et le champ-contrechamp prédomine mais, par sa distance et une intention formelle d’isolement, la caméra parvient à capturer l’âme de ses personnages, brisés et en quête de réinsertion sociale. La réalisatrice belgo-québécoise déroule ainsi son intrigue avec une sobriété déconcertante, si bien que les amateurs du sensationnel n’y trouveront pas leur compte. Ce qui est toutefois prodigieux avec Quitter la nuit, c’est qu’il parvient sans peine à planter le germe d’une réflexion, pure et sans appel. Et quitte à choisir entre les larmes ou la haine, Girard choisit tendrement la féminité et la sororité comme source de guérison universelle. Un geste authentique et sincère qu’il redonne foi en l’humanité. »

Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.


2 réponses à « Quitter la nuit »

  1. Tu donnes très envie de quitter cette nuit avec Delphine Girard. La zone proximale qu’il partage avec « The Guilty » n’y est assurément pas pour rien.

    Aimé par 1 personne

    1. Une assez bonne surprise une fois que l’on se détache du pitch qui se confond avec le magnifique thriller danois.

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Tendances

Créez un site ou un blog sur WordPress.com