Melissa, 32 ans, surveillante pénitentiaire expérimentée, s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari. L’occasion d’un nouveau départ. Elle intègre les équipes d’un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres. Ici, on dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. L’intégration de Melissa est facilitée par Saveriu, un jeune détenu qui semble influent et la place sous sa protection. Mais une fois libéré, Saveriu reprend contact avec Melissa. Il a un service à lui demander… Une mécanique pernicieuse se met en marche.


Le baiser de la mort

Note : 3 sur 5.

« La Corse, une oasis au milieu de la Méditerranée ou une forteresse aux secrets bien gardés ? Après un procès sous tension dans La Fille au bracelet, Stéphane Demoustier amarre sur la célèbre île de Beauté afin d’approfondir son étude de l’enfermement. À mi-chemin entre le film policier et le film de prison, Borgo oppose la culture des continentaux à celle des insulaires, tout en laissant le mystère planer autour d’une affaire de moralité. »

« Le cinéaste lillois nous brosse le portrait d’une société corse en colère et mise en échec par la bipolarité des relations. Dans tous les cas, mieux vaut appartenir à la famille que le contraire. Choisir son clan est une nécessité et nul doute que Mélissa a exclusivement prêté allégeance à sa famille. Reste à savoir qui sera le prochain à hériter d’une balle perdue, car il s’agit d’une véritable roulette russe qui rebondit d’une personne à une autre. Cependant, tout le propos et le suspense sont inutilement étirés par les fils blancs qui composent l’intrigue. La tension y est rarement cérébrale. »

« Dans son quartier, dans la prison et cette île maudite par sa « culture de l’entraide », ne font plus qu’un pour la protagoniste qui ne maîtrise plus aucune situation. « L’immédiateté seulement prime, les gens ont la mémoire courte. » Ce proverbe corse est ainsi représentatif de toutes les articulations de Borgo, troisième long-métrage de Stéphane Demoustier, dont la force tranquille est à double tranchant. »

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3 réponses à « Borgo »

  1. Pas si décérébré à mes yeux ce « Borgo », car il se passe beaucoup de choses derrière le masque de Mélissa, une porte de prison qui nous restera tout au long de film inaccessible. Comme dans son précédent film, Demoustier tourne autour de la question du mensonge, outil de survie dans le cas présent au milieu des fauves qui peuvent se montrer dociles mais qui n’ont rien perdu de leur redoutable dangerosité. Le scénario, très habile, prend son personnage en étau (y compris chronologique), toisée à l’intérieur, observée à l’extérieur (« en Corse, ce sont les détenus qui surveillent les gardiens »). Il faut dire que l’histoire est connue, le fait divers a défrayé la chronique. Le salut ne peut dès lors venir que l’ultime mystification, celle du mensonge vrai.

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    1. Il est vrai que je n’ai pas poncé moi analyse dans ce sens, mais ce mécanisme du mensonge a eu moins d’emprise sur moi. Le scénario est en revanche assez brillant comme tu le rappelles. Je m’en remets à toi pour en tirer le meilleur, car devant ma console en train de revisionner les temps forts du récit, j’ai n’ai peut-être pas posé l’œil au bon endroit. Le personnage de Pablo Pauly m’en est témoin 😁

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      1. Très drôle ce duo qui mène l’enquête sur des écrans, attendant que la bonne fortune veuille bien leur révéler des indices.

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