Adoubé par Steven Spielberg et Francis Ford Coppola, un certain graphiste belge a élaboré tout un tas d’affiches de cinéma alternatives qui redonnent toutes leurs lettres de noblesse à l’art de l’illustration. Laurent Durieux joue le rôle d’intermédiaire entre le public et les films qu’il promeut. Nous avons eu l’opportunité d’évoquer avec lui sa cinéphilie à travers son univers créatif et son coffret Collector Fnac de Dune : Deuxième partie, disponible dès le 10 juillet 2024.

Vous pouvez imaginer que chaque idée, chaque chose avec laquelle j’ai joué, c’est comme un Lego. J’ai besoin de voir dans quel ordre je vais les mettre et comment je vais les emboîter pour que cela fasse une belle forteresse cérébrale.

« J’adore Jean Giraud « Moebius », qui est un artiste français extraordinaire. J’aime également des artistes américains des années 30 et 40, qui sont beaucoup moins connus, et qui ont été un moteur pour moi dans la création de mon style, comme un illustrateur graphiste qui s’appelle Antonio Petrocelli. Ce sont des gens qui m’ont vraiment énormément influencé. De même pour les designers du mouvement Streamline, comme Raymond Loewy, qui était un français immigré aux États-Unis dans les années 20 et qui a fait fortune là-bas. Il a été un des plus grands designers industriels du pays. C’est pourquoi on dit souvent que mon style est rétrofutur. »
« On peut avoir une très bonne affiche, mais qui n’est pas juste. Je travaille sur des films qui ont déjà une histoire et qui n’ont plus de pression marketing donc je peux être très créatif. Pour moi, une bonne affiche alternative doit être juste avec un nouveau visuel, proposer un autre point de vue, ce qui est primordial. Et elle doit surtout donner envie aux gens de revoir le film. De se dire : « Tiens, je n’avais pas vu ce film comme ça en fait. Je vais le revoir. » C’est une espèce de connivence entre mon travail et la personne qui va le voir pour la première fois. Il va se dire qu’il connaît le film par cœur, mais le visuel le désarçonne. Cela force les gens à aller revoir le film et crée un jeu de piste. J’aime bien ne pas tout donner dans un visuel, créer des visuels mystérieux, énigmatiques, et certainement pas dessiner des choses où on en dit trop. »

« Les réalisateurs ont deux heures. Moi j’ai un visuel que les gens vont regarder quelques secondes, on doit pouvoir le comprendre assez rapidement. Mon challenge est de condenser plein d’éléments iconiques de l’univers de la franchise pour en faire une image neuve. Ça a l’air simple, mais c’est compliqué. Je fais ça depuis treize ans et j’ai une mécanique huilée. Moi je fais des images valises, je prends des images et je les détourne ou joue avec les échelles. Ça crée toujours du spectaculaire. Dune est spectaculaire, il faut créer un visuel spectaculaire. Mais comment faire ce qui n’a pas déjà été fait avec les ingrédients déjà connus ? »
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